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2-30 janvier 1995

Russie. Résistance des séparatistes tchétchènes face à l'offensive de Moscou

Le 2, alors que l'offensive russe engagée deux jours plus tôt contre Grozny, la capitale de la république sécessionniste de Tchétchénie, est contenue par les partisans du président Djokhar Doudaev, Moscou admet avoir subi des pertes en hommes et en matériels.

Le 5, l'Union européenne annonce le report de la signature de l'accord de partenariat commercial avec la Russie tandis que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (O.S.C.E.) – qui remplace la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (C.S.C.E.) et dont la Russie était membre – exige de Moscou l'ouverture de consultations au sujet de la crise tchétchène. Le 10, le Conseil de l'Europe suspendra l'examen de la demande d'adhésion de la Russie.

Le 6, lors d'une réunion du Conseil de sécurité russe, Boris Eltsine décide la poursuite de l'offensive tout en chargeant le Premier ministre Viktor Tchernomyrdine d'engager des négociations.

Le 11, lors d'un débat à la Douma, au cours duquel il est pris à partie tant par les partisans de la guerre que par ceux de la paix, Boris Eltsine impute au ministre de la Défense, le général Pavel Gratchev, la responsabilité de l'échec de l'intervention en Tchéchénie. Le même jour, le président Doudaev annonce qu'il est prêt à négocier. Le 13, les partisans du chef ultranationaliste Vladimir Jirinovski à la Douma ainsi que les députés communistes et agrariens empêchent l'adoption de mesures préconisées par les démocrates favorables à une solution pacifique de la crise tchétchène.

Le 17, Viktor Tchernomyrdine et des représentants tchétchènes signent un accord en vue d'un cessez-le-feu. Mais, dès le lendemain, Boris Eltsine met fin à tout espoir de cessation des hostilités en affirmant son refus de négocier avec le président Doudaev.

Le 18, à l'issue de deux jours de discussions, à Genève, avec le ministre des Affaires étrangères Andreï Kozyrev, le secrétaire d'État américain Warren Christopher appelle à l'engagement d'un « processus de réconciliation » en Tchétchénie, mais réaffirme le soutien des États-Unis à Boris Eltsine et au « maintien de l'intégrité territoriale russe ».

Le 19, les troupes russes investissent le palais présidentiel de Grozny, abandonné par ses défenseurs. Cependant, les combats se poursuivent dans la capitale et s'étendent à l'ensemble de la république.

Le 25, le Conseil de sécurité russe annonce que l'étape militaire de restauration de « l'ordre constitutionnel » en Tchétchénie est « pour l'essentiel » terminée et décide que les opérations en Tchétchénie sont désormais transférées sous le commandement du ministère de l'Intérieur. La résistance se poursuit toutefois dans la partie sud de la république que les Russes continuent à soumettre à de forts bombardements.

Le 30, Moscou décide d'instaurer une administration directe en Tchétchénie. À l'issue d'une visite de trois jours dans la partie de la république caucasienne contrôlée par les Russes, la mission de l'O.S.C.E. dénonce la violation grave des droits de l'homme en Tchétchénie et recommande un cessez-le-feu humanitaire.

— Universalis

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