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2-26 avril 1987

France. Candidature de Jean-Marie Le Pen à l'élection présidentielle

Le 2, près de dix mille personnes assistent, au Zénith à Paris, à la soirée du Front national organisée pour protester contre les retards du texte sur le Code de la nationalité. Il s'agit, pour Jean-Marie Le Pen, en développant le thème anti-immigré, de prendre place dans le débat majoritaire en vue de l'élection présidentielle de 1988. Devant un auditoire enthousiaste, il apostrophe les « jeunes beurs arrogants », avant de déclarer « la patrie en danger ».

Le 4, sur la Canebière, à Marseille, Jean-Marie Le Pen est en tête d'un défilé du Front national qui rassemble près de vingt mille personnes sur le thème : « Être français, ça se mérite. » Dans une ville où se font face 24 p. 100 d'électeurs votant pour lui et une des plus importantes communautés d'immigrés en France, cette manifestation ne peut manquer d'être interprétée comme une provocation : des affrontements entre beurs et membres du service d'ordre du défilé font deux blessés.

Le 15, à l'Assemblée nationale, Claude Malhuret, secrétaire d'État chargé des Droits de l'homme, en dénonçant vivement les « mauvaises réponses » que le Front national et son leader apportent à de « vraies questions », prend clairement position au sein d'une majorité de plus en plus divisée sur l'attitude à tenir face à la surenchère nationaliste. De nombreux députés, inquiets pour leur réélection, préfèrent ménager Jean-Marie Le Pen, espérant un bon report de voix de l'extrême droite au second tour des prochaines législatives, qui auront à nouveau lieu au scrutin majoritaire.

Le 26, à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), sa ville natale, le président du Front national annonce officiellement sa candidature à l'élection présidentielle de 1988.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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