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1er-30 juin 1997

Turquie. Remplacement du Premier ministre Necmettin Erbakan par le chef de l'opposition Mesut Yilmaz

Le 1er, le Premier ministre Necmettin Erbakan, chef du Parti de la prospérité (Refah, islamiste), annonce qu'il cédera le pouvoir, avant la fin du mois, à Tansu Ciller, chef du Parti de la juste voie (D.Y.P., droite), son partenaire au sein de la coalition au pouvoir depuis juin 1996. Celle-ci sera chargée d'organiser des élections anticipées. Accusé par l'armée et par le Parti de la mère patrie (A.N.A.P., droite) de remettre en cause les principes de laïcité qui fondent les institutions turques, le gouvernement n'est plus majoritaire à l'Assemblée depuis le 28 mai, en raison de la défection de plusieurs députés du D.Y.P. Necmettin Erbakan conditionne toutefois son départ à l'obtention de garanties électorales pour son parti.

Le 9, le Parti de la grande union (extrême droite), qui occupe une position charnière sur l'échiquier politique, annonce qu'il ne soutient plus le gouvernement.

Le 11, le D.Y.P. somme Necmettin Erbakan de céder le pouvoir sans condition à Tansu Ciller avant le 18, faute de quoi il se retirera de la coalition au pouvoir.

Le 18, Necmettin Erbakan présente sa démission au président Süleyman Demirel, à qui il demande de le remplacer par Tansu Ciller.

Le 20, le président Demirel nomme Premier ministre le chef de l'opposition Mesut Yilmaz, leader de l'A.N.A.P., deuxième formation à l'Assemblée en nombre d'élus. L'A.N.A.P. et le D.Y.P. avaient formé une coalition gouvernementale entre mars et juin 1996. Necmettin Erbakan et Tansu Ciller dénoncent le « coup d'État » de la présidence.

Le 30, Mesut Yilmaz présente un gouvernement de coalition auquel participent, au côté de l'A.N.A.P., le Parti démocratique de gauche (gauche nationaliste) de Bülent Ecevit et le Parti de la Turquie démocratique (droite) de Ismet Sezgin – ces deux dirigeants sont nommés vice-Premiers ministres. Le soutien du Parti populaire républicain (social-démocrate) de Deniz Baykal et le ralliement de plusieurs élus du D.Y.P. lui permettent de disposer d'une majorité parlementaire.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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