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1er-30 décembre 2021

Ukraine - Russie - États-Unis. Entretiens entre Washington et Moscou sur les tensions à la frontière ukrainienne

Tension à la frontière russo-ukrainienne, 2021 - crédits : Ukrainian Presidency/ Handout/ Anadolu Agency/ AFP

Tension à la frontière russo-ukrainienne, 2021

Le 1er, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, s’exprimant devant le Parlement à la faveur de la célébration du trentième anniversaire du référendum sur l’indépendance de l’Ukraine, appelle à des « négociations directes » entre Kiev et Moscou sur le conflit dans le Donbass, région de l’est du pays contrôlée depuis 2014 par les séparatistes armés prorusses soutenus par la Russie. Cette même année, Moscou avait annexé la péninsule ukrainienne de Crimée. Depuis plus de trois semaines, l’Ukraine, les États-Unis et l’Union européenne dénoncent le déploiement par la Russie de plus de cent mille soldats et de matériel militaire à la frontière ukrainienne, qui fait craindre une tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le 7, les présidents américain Joe Biden et russe Vladimir Poutine s’entretiennent en visioconférence sur la situation à la frontière ukrainienne. Vladimir Poutine dénonce le souhait de Kiev de rejoindre l’OTAN, et demande des « garanties juridiques » contre l’élargissement à l’est de l’Alliance atlantique et le déploiement de systèmes d’armement avancés dans les pays frontaliers de la Russie. Joe Biden se déclare prêt à s’impliquer, aux côtés de ses alliés européens, dans la réactivation des accords de Minsk de février 2015 sur le conflit dans le Donbass, dont le processus de règlement mené sous le « Format Normandie » par Kiev, Moscou, Paris et Berlin est à l’arrêt depuis décembre 2020. Washington prévient qu’une intervention militaire russe entraînerait un renforcement du soutien américain à l’Ukraine ainsi qu’aux pays Baltes, à la Pologne et à la Roumanie, ainsi que l’imposition de lourdes sanctions économiques contre Moscou.

Le 17, la Russie publie ses demandes relatives à l’évolution de la sécurité européenne, qui devraient faire l’objet de deux traités, l’un avec les États-Unis, l’autre avec l’OTAN. Elle exige que les États qui étaient membres de l’OTAN en 1997 – soit avant son élargissement vers l’est – s’engagent à ne pas déployer d’armes sur d’autres territoires européens ; que l’OTAN n’intègre ni l’Ukraine ni la Géorgie, et qu’elle ne se livre à aucune activité militaire en Ukraine, ainsi qu’en Europe orientale, en Asie centrale et dans le Caucase du Sud.

Le 18, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov déclare que Moscou privilégie « des négociations bilatérales avec les États-Unis », afin de ne pas « noyer tout cela dans le débat et le verbiage ».

Le 22, les chefs des diplomaties américaine Antony Blinken et européenne Josep Borrell déclarent que « toute discussion sur la sécurité européenne » avec la Russie se fera « en coordination et avec la participation de l’Union européenne ».

Le 23, Vladimir Poutine salue la « réaction positive » des États-Unis, au lendemain de l’annonce de l’ouverture de discussions entre Washington et Moscou sur les demandes russes, qui doivent se tenir à Genève en janvier 2022.

Le 30, Joe Biden et Vladimir Poutine ont un deuxième entretien téléphonique au sujet de la pression militaire russe sur l’Ukraine et des conditions posées par la Russie. Le communiqué américain de l’entretien indique que « des progrès substantiels dans ces dialogues ne peuvent se produire que dans un environnement de désescalade plutôt que d’escalade ». Le président américain menace de réagir « de manière décisive si la Russie envahissait davantage l’Ukraine » ; son homologue russe met en garde contre le risque de « rupture complète des relations russo-américaines » en cas de « sanctions à grande échelle contre la Russie ».

— Universalis

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