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1er-24 janvier 1997

Corée du Sud. Compromis entre le gouvernement et les syndicats au sujet de la loi sur le travail

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Le 1er, des affrontements opposent, à Séoul, les forces de l'ordre à des milliers d'ouvriers et d'étudiants qui protestent contre l'adoption, en décembre 1996, en l'absence des élus de l'opposition, d'une loi sur le travail qui facilite les licenciements en introduisant davantage de flexibilité, ainsi que d'une loi qui renforce les pouvoirs des services intérieurs de sécurité.

Le 3, la Confédération des syndicats coréens (K.C.T.U.) relance le mouvement de grèves perlées entamé en décembre et suspendu durant les fêtes de fin d'année. La K.C.T.U. – qui rassemble de 300 000 à 500 000 adhérents mais qui n'est pas officiellement reconnue – proteste notamment contre la disposition particulière de la loi controversée qui interdit la création de nouveaux syndicats d'ici à l'an 2000.

Le 6, les manifestants et la police antiémeutes s'affrontent de nouveau.

Le 7, lors d'une conférence de presse, le président Kim Young-Sam juge « nécessaire » la loi incriminée qui doit, selon lui, contribuer à « accroître la compétitivité » de l'économie sud-coréenne.

Le 10, la justice délivre des mandats d'amener à l'encontre des dirigeants de la K.C.T.U., dont son numéro un Kwon Young-Kil qui est réfugié dans l'enceinte de la cathédrale de Myongdong, à Séoul. De nouveaux affrontements violents ont lieu dans la nuit.

Le 14 débute une grève générale de quarante-huit heures à l'appel conjoint de la K.C.T.U. et de la Fédération des syndicats coréens (F.K.T.U.), seule organisation reconnue par les autorités et considérée comme proche du pouvoir, qui compte 1 200 000 adhérents. Le mouvement n'est pas massivement suivi.

Le 15, la police commence à arrêter des dirigeants de la K.C.T.U.

Le 21, à l'issue d'un entretien avec les deux principaux dirigeants de l'opposition, Kim Dae-Jung et Kim Jong-Pil, le président Kim Young-Sam accepte le principe du réexamen de la loi sur le travail et de celle sur les pouvoirs des services de sécurité, et annonce la suspension des poursuites contre les syndicalistes.

Le 23, le comité de l'emploi, du travail et des affaires sociales de l'O.C.D.E. – dont la Corée du Sud est membre –, saisi par le représentant des syndicats auprès de l'Organisation et réuni depuis la veille à Paris, « estime que la nouvelle loi [sur le travail] ne répond pas pleinement aux engagements du gouvernement coréen en ce qui concerne la liberté d'association et la négociation collective ». Il l'« encourage [...] à reprendre le dialogue avec toutes les parties intéressées », c'est-à-dire notamment avec la K.C.T.U.

Le 24, les dirigeants de la K.C.T.U. quittent l'enceinte de la cathédrale de Myongdong, tout en maintenant leur revendication relative à l'abrogation de la loi sur le travail.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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