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1er-21 janvier 1994

Mexique. Insurrection « zapatiste » dans le Chiapas

Le 1er, un groupe armé de quelques centaines de guérilleros de l'Armée zapatiste de libération nationale (A.Z.L.N.) investit cinq villes de l'État du Chiapas, dans le sud du pays, dont San Cristobal de las Casas, deuxième ville de l'État, peuplée de 80 000 habitants. S'inscrivant dans une ancienne tradition de révoltes paysannes et indiennes, les insurgés d'origine maya réclament la destitution du « dictateur » Carlos Salinas de Gortari et l'instauration d'une réforme agraire, et dénoncent le « génocide » des Indiens, la fraude électorale et la menace que fait peser sur la souveraineté nationale l'Accord de libre-échange nord-américain. Sous la pression de l'armée, qui intervient massivement, les rebelles « zapatistes » se retirent bientôt des villes investies pour gagner les zones montagneuses et boisées, que l'aviation bombarde.

Le 7 et les jours suivants, plusieurs attentats à la bombe revendiqués par des organisations s'affirmant proches de l'A.Z.L.N. sont perpétrés, jusque dans la capitale Mexico, sans faire de victime.

Le 10, reconnaissant les causes économiques et sociales du conflit, le président Salinas limoge le ministre de l'Intérieur, Patrocinio Gonzalez, ancien gouverneur du Chiapas, et nomme l'un de ses plus proches collaborateurs, Manuel Camacho, à la tête d'une Commission pour la paix et la réconciliation au Chiapas.

Le 12, tandis que plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestent à Mexico contre les excès de l'armée dans cet État, les autorités annoncent la suspension unilatérale des opérations militaires. L'A.Z.L.N. fait de même le lendemain. Le bilan de l'insurrection est estimé par l'Église à plusieurs centaines de morts.

Le 17, l'A.Z.L.N. accepte l'offre de dialogue du gouvernement et la médiation de Mgr Samuel Ruiz, évêque de San Cristobal.

Le 21, le Parlement de Mexico adopte une loi d'amnistie en faveur des rebelles.

— Universalis

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