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1er-20 février 1993

France. Controverse autour d'un prêt de Roger-Patrice Pelat à Pierre Bérégovoy

Le 1er, le juge d'instruction manceau Thierry Jean-Pierre établit l'existence d'un prêt sans intérêt de 1 million de francs accordé en septembre 1986 par Roger-Patrice Pelat à l'actuel Premier ministre Pierre Bérégovoy – alors ancien ministre de l'Économie et député de l'opposition – en vue de l'achat d'un appartement à Paris. Ami très proche du président Mitterrand, Roger-Patrice Pelat était impliqué dans l'« affaire Péchiney » lorsqu'il est décédé, en mars 1989. Le Premier ministre, qui avait fait de la lutte contre la corruption l'une de ses priorités lors de son arrivée à Matignon, en avril 1992, déclare qu'il s'agissait d'un « prêt amical », déclaré à l'administration fiscale, sans contrepartie aucune, et qu'il a remboursé entre 1989 et 1992. Les prêts d'argent figurent parmi les actes devant être clarifiés par un code de déontologie, selon le rapport de la Commission de prévention de la corruption qui a été mise en place par Pierre Bérégovoy.

Le 15, le parquet du Mans, en exécution des instructions du ministre de la Justice, demande au juge Thierry Jean-Pierre de « continuer à instruire dans le strict cadre de sa saisine », « aucun élément ou indice ne pouvant faire présumer que [ce] prêt présente un caractère frauduleux susceptible d'être constitutif d'une infraction pénale ».

Le 20, au cours d'une réunion électorale à Périgueux, le ministre des Affaires étrangères Roland Dumas affirme : « La justice en France est sortie de son lit. Il serait temps que l'on mette fin aux agissements des juges politiques qui s'en prennent au pouvoir. » Lors d'une conférence de presse à Lille, Pierre Mauroy dénonce le « maccarthysme antisocialiste » à propos du bruit fait autour des inculpations d'élus de la majorité.

— Universalis

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