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18-24 mars 2000

Taïwan. Élection du candidat indépendantiste Chen Shui-bian à la présidence

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Le 18, Chen Shui-bian, candidat du Parti démocrate progressiste (D.P.P.) qui prône l'indépendance de l'île, remporte l'élection présidentielle, avec 39,3 p. 100 des suffrages. Le Kuomintang, dont le candidat, Lien Chan, n'obtient que 23,1 p. 100 des voix, perd le pouvoir qu'il occupait depuis 1949. James Soong, candidat dissident du Kuomintang, favorable à une normalisation des relations avec Pékin, recueille 36,8 p. 100 des suffrages. Durant les semaines précédant le scrutin, la Chine avait mis en garde Taiwan contre toute velléité d'indépendance, réitérant ses menaces d'intervention. Chen Shui-bian avait déjà affirmé, durant la campagne électorale, qu'il ne proclamerait pas l'indépendance de l'île et qu'il n'organiserait pas de référendum sur le sujet, comme le prône pourtant son parti. Sitôt élu, il se déclare prêt à engager un « dialogue complet » avec Pékin et à discuter du principe d'une « Chine unique », sans toutefois admettre que l'acceptation de ce principe constitue un préalable aux discussions. Chen Shui-bian réaffirme la « souveraineté » de l'île, qu'il estime de facto indépendante. Il rejette la formule « un pays, deux systèmes », en vigueur à Hongkong et à Macao. Pékin réplique que « l'élection locale à la direction de Taiwan et ses résultats ne peuvent changer le fait que Taiwan fait partie du territoire chinois ». Le gouvernement chinois se dit prêt à un « échange de vues » avec quiconque accepte le principe d'« une seule Chine ».

Le 24, le président sortant, Lee Teng-hui, contesté dans son propre parti, démissionne de la tête du Kuomintang.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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