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12-28 février 1989

Iran. Appel de l'imam Khomeyni à l'exécution de Salman Rushdie

Le 12, cinq personnes sont tuées lors d'une manifestation dirigée contre le centre culturel américain d'Islamabad, au Pakistan, en raison de la publication aux États-Unis des Versets sataniques, roman jugé blasphématoire envers l'islam, écrit par Salman Rushdie, écrivain britannique d'origine indienne et musulman. Le livre, publié à Londres en septembre 1988 et qui a déjà suscité une manifestation de musulmans à Bradford le 14 janvier, au cours de laquelle des exemplaires ont été brûlés, a été interdit dans de nombreux pays islamiques.

Le 14, l'imam Khomeyni transmet aux musulmans du monde entier l'ordre d'exécuter Salman Rushdie ainsi que ses éditeurs. La promesse faite au futur assassin d'être élevé à la condition de martyr est assortie, le 15, d'une prime de trois millions de dollars.

Le 16, la Grande-Bretagne décide de geler ses relations diplomatiques avec Téhéran. L'indignation mêlée d'embarras domine dans les réactions des capitales occidentales, tandis que de nombreux intellectuels se mobilisent contre l'atteinte portée à la liberté d'expression.

Le 20, les ministres des Affaires étrangères des Douze décident de rappeler en consultation leurs ambassadeurs en Iran et de suspendre les visites de haut niveau dans ce pays. Le lendemain, l'Iran agit de même à l'égard des pays de la C.E.E.

Le 22, l'imam Khomeyni exalte, à la faveur de l'affaire Rushdie, le radicalisme révolutionnaire et accuse les « libéraux » iraniens de brader la révolution. Le président du Parlement iranien, Hachemi Rafsandjani, réputé favorable au rapprochement avec l'Occident, justifie le 24 la condamnation de Salman Rushdie.

Le 24, la répression d'une manifestation contre les Versets sataniques fait douze morts à Bombay.

Le 26, plus d'un millier d'intégristes musulmans défilent à Paris pour réclamer la mort de l'écrivain britannique.

Le 28, le Parlement iranien se prononce en faveur de la rupture des relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne si celle-ci ne condamne pas dans un délai d'une semaine les Versets sataniques.

Le même jour, les propositions de « bons offices », faites par l'U.R.S.S. au lendemain du retour d'Edouard Chevardnadze de Téhéran, confirment la volonté de Moscou de revenir au premier plan sur la scène proche-orientale.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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