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10 novembre-6 décembre 1987

Bangladesh. Guerre d'usure de l'opposition contre le président Ershad

Le 10, l'opposition appelle la population à faire le « siège de Dacca » afin d'obtenir la démission du général Hussein Mohamed Ershad, chef de l'État depuis le coup d'État de mars 1982. La manifestation est un demi-échec, l'armée et la police quadrillant les rues de la ville. Mais les deux principaux dirigeants de l'opposition, la bégum Khaleda Zia, chef du Parti national du Bangladesh (B.N.P.), et Cheikha Hasina Wajed, qui dirige la ligue Awami, déclarent une guerre d'usure au gouvernement et appellent à la reconduction du Hartal (cessation de toute activité) qui paralyse l'économie du pays.

Le 20, alors que les dirigeants politiques sont assignés à résidence et que les arrestations se multiplient dans l'opposition, le général Ershad évoque la possibilité d'élections anticipées pour calmer le mécontentement de l'armée.

Le 27, la situation ne cessant de se détériorer (reconduction des grèves et multiplication des manifestations antigouvernementales), l'état d'urgence est décrété dans tout le pays et le couvre-feu imposé à Dacca, la capitale.

Le Parlement sera dissous le 6 décembre, sans que l'opposition renonce à sa campagne contre le régime, affirmant même sa volonté de boycotter les élections, qui seront fixées par le général Ershad au 28 février.

— Universalis

Événements précédents

  • 15 octobre 1986 Bangladesh. Fraude généralisée pour l'élection présidentielle

    Le 15, le général Hussein Mohamed Ershad, au pouvoir depuis le coup d'État de mars 1982, remporte une victoire « massive » à l'élection présidentielle, boycottée par l'opposition : selon les résultats officiels, le chef de l'État aurait obtenu dix fois plus de voix que l'ensemble de ses adversaires....

  • 7 mai 1986 Bangladesh. Fraude massive lors des élections législatives

    Le général Mohamed Hussein Ershad convoque des élections législatives pour tenter de légitimer par les urnes son coup d'État de mars 1982. En dépit de fraudes massives et de manœuvres d'intimidation, le Jatiya, parti du général Ershad, n'obtient qu'une courte majorité : 152 des 300 sièges du Parlement....

  • 24 mai 1985 Bangladesh. Cyclone très meurtrier sur la côte orientale

    Un cyclone accompagné d'une violente onde de tempête frappe les régions côtières orientales du pays. De nombreuses îles sont submergées. La catastrophe aurait fait de 10 000 à 15 000 morts. Le nombre des sans-abri est supérieur à 250 000. Le chef de l'État, le général Ershad, sollicite de la communauté...

  • 1er-21 mars 1985 Bangladesh. Rétablissement de la loi martiale et référendum

    Le 1er, le général Ershad, président du Bangladesh, impose à nouveau la loi martiale qui avait été partiellement suspendue en décembre 1984. Les dirigeants de l'opposition sont placés en résidence surveillée ou arrêtés. Les élections générales, prévues pour le 6 avril, sont reportées ...

  • 18-29 mars 1984 Bangladesh. Ajournement des élections cantonales

    Le 18, devant les grèves et les manifestations lancées par les deux partis d'opposition, la Ligue du peuple de H. Wajed, fille de l'ancien ministre Mujibur Rahman, et le Parti national du Bangladesh de Khaleda Zia, veuve de l'ancien président Ziaur Rahman, pour réclamer le report des élections locales...

  • 11 décembre 1983 Bangladesh. Autoproclamation du général Ershad à la tête de l'État

    Le général H. M. Ershad, administrateur en chef de la loi martiale depuis mars 1982, se proclame chef de l'État. Il annonce la remise en liberté des personnalités de l'opposition arrêtées à la fin de novembre. Le président A. Chowdhury démissionne et prend la tête d'un nouveau parti destiné à soutenir...

  • 14-28 novembre 1983 Bangladesh. Interdiction des activités politiques

    Le 14, le général Ershad, administrateur en chef de la loi martiale instaurée en mars 1982, annonce le rétablissement des activités politiques au Bangladesh, des élections présidentielles pour mai 1984 et des élections législatives six mois plus tard.

    Le 28, après des affrontements violents à...

  • 24-27 mars 1982 Bangladesh. Coup d'État militaire

    Le 24, le général Hussain Mohammed Ershad, chef d'état-major des forces armées, relève de ses fonctions le président Abdus Sattar, élu le 15 novembre 1981, et se proclame chef de l'État. Le coup d'État se fait sans effusion de sang. La loi martiale et l'état d'urgence sont imposés....

  • 11-12 février 1982 Bangladesh. Remaniement gouvernemental

    Le 11, le président Abdus Sattar dissout le gouvernement qu'il avait formé le 27 novembre 1981, peu après son élection à la magistrature suprême. Le président souligne que cette décision n'est qu'un premier pas rendu nécessaire par le mécontentement populaire envers le gouvernement, certains ministres...

  • 15 novembre 1981 Bangladesh. Élection d'Abdus Sattar à la présidence

    Le 15, les électeurs doivent désigner le successeur du président Ziaur Rahman, assassiné le 30 mai. Abdus Sattar, président par intérim et candidat du Parti national du Bangladesh (P.N.B.), est élu avec deux tiers des voix, contre un tiers à Kamal Hossain, candidat de la Ligue Awami (« du Peuple »),...