TROUBLES ADDICTIFS (ALCOOLISME, TABAGISME ET TOXICOMANIE)

La prévention des conduites addictives

La prévention vise à empêcher la naissance et (ou) le développement d’une consommation de substances psychoactives (alcool, tabac, drogues…). Plus précisément, la prévention des addictions suppose des approches tenant compte des facteurs de risques. Elle cible notamment les jeunes, qui sont particulièrement concernés par les expérimentations. Pendant longtemps, les modèles de prévention ont été assez simplistes, s’appuyant sur la « menace perçue » des conséquences de la consommation de substance, c’est-à-dire sur la peur induite par les dangers à consommer. Ces approches ont progressivement évolué vers une diffusion plus objective des connaissances sur les effets des produits, jusqu’à un partage de savoir avec les usagers. Les avancées quant aux connaissances sur les comportements des individus relatifs à leur santé ont conduit à développer des modèles de prévention tenant compte de leurs capacités à adopter ou non des comportements de santé, et sur le développement de leurs compétences psychosociales leur permettant de choisir et de s’affirmer en connaissance de cause. Il s’avère en effet que ce qui conditionne fortement l’entrée et la poursuite dans une consommation n’est pas tant lié au niveau de connaissance des effets néfastes et des risques liés à la substance – qu’il faut bien entendu connaître – qu’à la façon dont un individu se positionne vis-à-vis de son groupe de pairs, gère ses stress et ses émotions ou encore de sa capacité d’autonomie dans ses prises de décisions.

Ainsi, auprès des jeunes, les actions de prévention reposent tout à la fois sur la diffusion de connaissances sur les substances (modification des représentations), sur le développement d’actions permettant de repérer les consommations à risque et de favoriser l’accès aux soins, et sur la sensibilisation des adultes qui interviennent auprès de jeunes et le développement des compétences psychosociales. Sur ce dernier point, nous citerons cinq compétences sur lesquelles les programmes de prévention des addictions, et plus globalement de l’éducation à la santé, devraient porter :

– savoir résoudre des problèmes et prendre des décisions ;

– avoir une pensée créative et critique ;

– savoir communiquer efficacement et être habile dans les relations interpersonnelles ;

– avoir conscience de soi et avoir de l’empathie ;

– savoir réguler ses émotions et savoir gérer son stress.

Le développement des compétences psychosociales semble assez éloigné de ce que nous pourrions intuitivement imaginer comme efficace dans la lutte contre les addictions (peur des effets du produit…). Pourtant, dès le plus jeune âge, cette approche globale et non stigmatisante est la clé d’une prise en soin de soi et des autres.

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