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TABLĀ

Le tablā, instrument constitué d'une paire de tambours, occupe depuis le xviiie siècle un rôle fondamental dans la musique de l'Inde du Nord. Le plus petit de ces tambours, le tablā proprement dit, se joue avec la main droite (il est aussi appelé dāya, dāē ou dāhinā : « droit ») ; il produit le son le plus aigu et le plus sec. Il s'agit d'un tambour à une seule membrane, dont le fût est généralement en bois. Il mesure environ 25 centimètres de hauteur pour une quinzaine de centimètres de diamètre. La tension de la peau est obtenue grâce à des lanières en cuir ; des rouleaux en bois passés sous ces lanières et plus ou moins enfoncés à l'aide d'un marteau permettent de régler cette tension et de modifier la hauteur du son. Le tablā est généralement accordé à la tonique du rāga, qui caractérise le mode musical utilisé et fournit la trame mélodique.

Le second tambour, le bāya, est joué avec la main gauche (il est aussi appelé bāē, duggī ou daggā : « gauche ») ; il produit un son plus grave et plus sourd que le tablā. Le bāya est une timbale profonde d'environ 25 centimètres de hauteur et dont la surface de frappe a un diamètre d'une vingtaine de centimètres. Il est généralement en cuivre, mais peut aussi être en argile ou en bois ; un cerceau et des lanières maintiennent la tension de la membrane. La pression exercée par la paume de la main gauche de l'instrumentiste permet à celui-ci de changer la couleur sonore et la hauteur du son. Le bāya est accordable ; il se situe généralement une quinte ou une octave au-dessous de celle du dāya. Une pastille de pâte de riz placée au centre de la membrane de chaque tambour renforce les harmoniques.

Le musicien joue du tablā assis, avec le bāya placé à gauche du dāya. Une grande variété de sons est produite par le tablā grâce à la multiplicité des modes de frappe : avec les doigts, les paumes, les poignets, sur le rebord, sur la membrane, sur la pastille centrale... À chaque frappe correspond un vocable précis, utilisé pour l'enseignement comme pour l'exécution.

Le tablā n'est attesté en Inde qu'à partir du xviiie siècle. Associé à l'origine aux danses des courtisanes, le tablā est aujourd'hui utilisé dans une grande variété de genres et de styles musicaux de l'Inde du Nord : khayāl, thumrī, ghazal, kathak, bhajan, qaww̄alī... Parmi les joueurs de tablā célèbres, mentionnons Chatur Lal, Alla Rakha et son fils Zakir Hussain.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. TABLĀ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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