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BRENNER SYDNEY (1927-2019)

Le biologiste britannique Sydney Brenner a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 2002 (conjointement à John Sulston et Robert Horvitz) pour avoir élucidé la génétique d’un mécanisme clé, appelé mort cellulaire programmée ou apoptose, par lequel le développement des tissus et des organes est controlé et adapté.

Sydney Brenner est né le 13 janvier 1927 à Germiston (Afrique du Sud). Après avoir obtenu un doctorat à l'université d'Oxford en 1954, il commence à travailler avec le Medical Research Council (MRC), au Royaume-Uni. Il dirige le laboratoire de biologie moléculaire du MRC de 1979 à 1986, puis l'unité de génétique moléculaire de 1986 à 1991. Il dirige ou plutôt anime, simultanément plusieurs laboratoires initiant la recherche biomédicale à Singapour vers la fin des années 1980, puis restructurant la biologie moléculaire au Japon les années suivantes. En 1996, il fonde l'Institut des sciences moléculaires en Californie, puis en 2000 accepte le titre de professeur-chercheur émérite à l'Institut Salk pour les sciences biologiques, à La Jolla, en Californie.

Au début des années 1960, il démontre l’existence d’un intermédiaire instable dans l’expression des gènes, l’ARN messager. Sydney Brenner arrête en 1965 l’étude des bactéries, modèles pour les études de biologie moléculaire qui s’épuisent après 1960, et essaie de surmonter les obstacles qui s'opposent à l'étude du développement des organes et des processus associés chez organismes eucaryotes, qui sont formés d'un nombre considérable de cellules. Ses efforts pour trouver un organisme simple ayant de nombreuses caractéristiques biologiques de base identiques à celles des humains le conduisent à un nématode appelé Caenorhabditis elegans. Ce ver quasi microscopique commence sa vie avec seulement 1 090 cellules. De plus, il est transparent, ce qui permet d'examiner les divisions cellulaires au microscope, se reproduit vite et son entretien est peu onéreux. Comme les chercheurs l'apprendront plus tard, la mort cellulaire programmée élimine 131 des cellules de C. elegans, si bien qu'arrivé à l'âge adulte, cet organisme n'en contient plus que 959. Brenner observe qu'un composé chimique est capable d'induire des mutations génétiques chez C. elegans et que ces mutations ont des effets précis sur le développement des organes. Son travail a ouvert la voie à la recherche sur la mort cellulaire programmée (John Sulston et Robert Horvitz choisiront C. elegans comme modèle pour leurs études) et a fait de C. elegans un des outils expérimentaux les plus utiles pour la recherche génétique.

Sydney Brenner est mort le 5 avril 2019 à Singapour.

— Universalis

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Universalis. BRENNER SYDNEY (1927-2019) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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