Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

RIO BEC SITE ARCHÉOLOGIQUE DE, Mexique

En 2002, l’équipe française du projet Rio Bec a entamé sa première campagne d’étude systématique du site éponyme, dans le sud de l’État de Campeche (Mexique). Le projet s’est achevé en 2010 avec l’ouverture d’un musée de site dans la communauté voisine « 20 de noviembre ».

Le groupe A de Rio Bec avait été découvert inopinément en 1906-1907 par l’explorateur et géographe français Maurice de Périgny. Même si le site se différencie par son style original des vestiges déjà connus du Petén et du Yucatán, il constitue bien le lien qui les réunit en un même ensemble maya. Par la suite, divers chercheurs, dont Raymond Merwin, ont repéré d’autres groupes, sans toutefois établir un plan d'ensemble du site. Certains groupes visités au cours des années 1930, dont le B, ont ensuite été recouverts par la végétation et n'ont été retrouvés qu'au cours des années 1970. Malgré quelques interventions de restauration du groupe B (structure 6N-1) et deux campagnes de fouilles (R. Carrasco, Institut national d’anthropologie et d’histoire ; P. Thomas, université des Amériques), Rio Bec demeurait ainsi l'un des sites majeurs les plus méconnus du Mexique.

Le style Rio Bec (600-1000 apr. J.-C.) se caractérise par une répartition spatiale des bâtiments en groupes séparés, de taille équivalente, ce qui suggère une organisation sociopolitique distincte de celle des autres sites mayas. Les monuments sculptés sont rares et cèdent la place à des décors de façade complexes formés surtout de masques et de motifs en damier.

Le site archéologique de Rio Bec (Mexique) - crédits : Gianni Dagli Orti/ Collection Dagli Orti/ Aurimages

Le site archéologique de Rio Bec (Mexique)

Le projet français s’est déroulé en trois séquences. L’attention s’est d’abord portée sur trois groupes – A, B et D –, fouillés intensivement et dont les édifices principaux ont fait l’objet de restaurations. Une reconnaissance intensive de la zone centrale (sur 159 hectares) a permis d'établir un plan global, et de relocaliser dix-neuf ensembles monumentaux. De nouveaux aménagements de l’espace ont également été identifiés : habitat dispersé autour des principaux bâtiments, terrasses, murs de clôture, quelques monuments sculptés. La moitié de ces groupes secondaires a fait l’objet de sondages. Il a ainsi été possible d’établir une chronologie fine qui s’étend de 600 av. J.-C. à 950 de notre ère. Enfin, la reconnaissance d’une région de 100 km2 a permis de localiser 73 groupes monumentaux dont certains, comme Kajtún, remontent au Préclassique (300 av. J.-C.- 250 apr. J.-C.).

Il reste à comprendre pourquoi les occupants de cette région ont privilégié une organisation en maisons nobles rivales plus ou moins équivalentes, sans développer de dynasties à l’image de ce qui s’est produit dans le reste des basses terres mayas.

— Éric TALADOIRE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Éric TALADOIRE. RIO BEC SITE ARCHÉOLOGIQUE DE, Mexique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Le site archéologique de Rio Bec (Mexique) - crédits : Gianni Dagli Orti/ Collection Dagli Orti/ Aurimages

Le site archéologique de Rio Bec (Mexique)

Autres références

  • MAYAS

    • Écrit par Éric TALADOIRE
    • 6 683 mots
    • 6 médias
    ...différencient non seulement par leur art, mais aussi par leur structure sociale et politique. Le premier de ces styles est localisé au Campeche, dans la région de Río Bec, à proximité immédiate du Petén. Les sites de Río Bec, Becán, Chicanna, Hormiguero sont dépourvus de stèles et d'inscriptions glyphiques et ne...

Voir aussi