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SIEGFRIED (R. Wagner)

Siegfried de Richard Wagner, deuxième journée de la tétralogie Der Ring des Niebelungen (L'Anneau du Nibelung), sur un livret du compositeur, a été créé au Festspielhaus de Bayreuth le 16 août 1876, lors du premier festival, sous la direction de Hans Richter, avec Georg Unger (Siegfried), Franz Betz (Der Wanderer), Max Schlosser (Mime), Karl Hill (Alberich), Franz von Reichenberg (Fafner), Amalia Materna (Brünnhilde), Luise Jaide (Erda) et Lili Lehmann (la voix de l'Oiseau). Les premières représentations françaises – et en français – ont lieu au Théâtre des Arts de Rouen en 1900, sous la direction d'Auguste Amalou, et au Palais-Garnier, à Paris, en 1902, sous la direction de Paul Taffanel.

<it>Siegfried</it> - crédits : Nadar/ Getty Images

Siegfried

Lauritz Melchior - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

Lauritz Melchior

Argument

L'action se déroule dans une époque mythologique.

Sieglinde est morte en donnant naissance au héros Siegfried, qui a été recueilli et élevé au milieu de la forêt par le nain Mime, frère d'Alberich. Dans cette même forêt se trouve le nouveau gardien de l'anneau, le géant Fafner, que le heaume magique a transformé en dragon.

Acte I. Dans sa caverne, Mime (ténor) tente de forger une épée. Il espère qu'ainsi Siegfried, après avoir tué Fafner, lui donnera accès à l'anneau qu'il convoite. Toutes les tentatives précédentes ont été vouées à l'échec : le puissant Siegfried les a toutes brisées net (« Zwangvolle Plage ! Müh ohne Zweck ! » : « Dur tourment ! Peine vaine ! »). Et Mime n'a jamais réussi à ressouder les morceaux de cette épée merveilleuse que Wotan a léguée au père de Siegfried. Siegfried (ténor) arrive, plein d'impétuosité, et ne manque pas de réduire en poussière la nouvelle épée. Mime lui reproche son manque de considération pour celui qui l'a élevé et nourri depuis sa plus tendre enfance (« Das ist nun der Liebe schlimmer Lohn ! » : « Et voilà le méchant salaire de mon amour ! »). Siegfried l'interroge sur son origine, mais n'est pas dupe des mensonges du nain : il ne saurait être le fils d'un être qui lui est en tout point opposé. Quand Mime aura enfin forgé l'épée, il le quittera pour toujours, car il n'a pour lui aucune affection. Tandis que Siegfried s'éloigne (« Aus dem Wald fort in die Welt ziehn : nimmer kehr ich zurück ! » : « Sortir de la forêt et courir le monde : jamais je ne reviendrai ! »), Mime voit apparaître un vieil homme : c'est Wotan qui, déguisé en voyageur errant – Der Wanderer (baryton-basse) –, parcourt le monde à la recherche d'un moyen de récupérer l'anneau (« Heil dir, weiser Schmied ! » : « Salut à toi, sage forgeron ! »). Mime lui est hostile et le soumet à trois énigmes dont le voyageur sort vainqueur. À son tour, Wotan met la tête de Mime en jeu. À la troisième question, Mime échoue : il ne sait pas qui doit ressouder l'épée grâce à laquelle Siegfried tuera Fafner. Wotan lui annonce que seul le héros sans peur pourra s'acquitter de cette tâche et que c'est de la main de cet homme qu'il périra. Mime reste seul, en proie à de terribles angoisses. Lorsque Siegfried revient, il tente vainement de lui inculquer la peur en lui parlant du terrible dragon Fafner (« Fühltest du nie im finstren Wald, bei Dämmerschein am dunklen Ort » : « N'as-tu jamais senti dans la sombre forêt, au crépuscule dans un lieu obscur »). Mais l'ardeur au combat du jeune garçon n'en est que redoublée. Siegfried décide de ressouder lui-même les fragments de l'épée de son père (« Nothung ! Nothung ! Neidliches Schwert ! Was mußtest du zerspringen ? » : « Nothung ! Nothung ! Épée désirable ! Pourquoi t'es-tu brisée ? »). Mime, effrayé, assiste à l'accomplissement de la prophétie : l'épée est enfin forgée. Il se promet d'empoisonner Siegfried dès que celui-ci aura récupéré l'anneau.[...]

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure et de Sciences Po Paris, assistant à l'université Marc Bloch (Strasbourg), critique musical

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Pour citer cet article

Timothée PICARD. SIEGFRIED (R. Wagner) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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