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SANTĀL, ethnie

Population de l'Inde orientale, les Santāl se trouvent surtout dans les États du Bihar, du Bengale-Occidental et de l'Orissa, ils parlent le santāli (environ 6 millions de locuteurs au début du xxie siècle), un dialecte du khervārī, langue munda. Beaucoup de Santāl sont employés dans les mines de charbon près d'Asansol ou dans les aciéries de Jamshedpur, d'autres travaillent une partie de l'année comme manœuvres agricoles. Dans les villages où la vie tribale se poursuit, l'activité économique la plus importante reste la culture du riz. La communauté villageoise, la plus petite unité politique chez les Santāl, est dirigée par un chef héréditaire assisté d'un conseil d'anciens ou panchayat. Dix ou douze villages forment un groupe dirigé par un chef appelé pargana ou parganait, qui est élu par les notables des différents villages et secondé par un assistant nommé desmandji. En réalité, le pargana n'intervient que dans des cas exceptionnels. Le bitlaha, ou ostracisme social, est le châtiment le plus rigoureux ; il est appliqué en cas de violation des lois d'alliance exogame ou en cas d'endogamie tribale. La forme permanente du bitlaha est l'expulsion définitive du coupable de la tribu, la forme temporaire une mise en quarantaine, respectée par l'ensemble du village. Pour les Santāl, la terre fut arrachée de l'eau primordiale par Thakur, le grand dieu, qui fut aidé dans cette tâche par une tortue et par le dieu serpent, afin de fournir un emplacement à un couple de cygnes ; ces derniers pondirent deux œufs desquels sortirent Pilcu Haran et Pilcu Budhi, les ancêtres des Santāl. Thakur accorde la vie, la pluie, la moisson et toute autre chose bénéfique. Les périodes critiques de la vie des individus sont marquées par des rituels, rites de passage auxquels toute la communauté villageoise participe : attribution du nom, rites de naissance, de mort et de mariage. Les similitudes culturelles entre les Santāl et les hindous du Bengale-Occidental du Bihar et de l'Orissa sont extrêmement nombreuses. Les Santāl sont divisés en douze clans, chacun étant subdivisé selon la filiation patrilinéaire. Les membres du même clan ne se marient pas entre eux. L'appartenance à un clan ou à un sous-clan impose un certain nombre de devoirs et de prohibitions qui ont trait au style de décoration, à la nourriture, à l'habitation et au rituel religieux. Le mariage est généralement monogame ; la polygamie, quoique autorisée, est rare. La religion traditionnelle est axée sur le culte des esprits ; les esprits des ancêtres, du chef héréditaire en particulier, sont l'objet d'un culte permanent.

— Yvan BARBÉ

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Yvan BARBÉ. SANTĀL, ethnie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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