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SAINT-PAUL & SAINT-ANTOINE, monastères

Situés à environ cent cinquante-cinq kilomètres au sud de Suez près de la mer Rouge, les couvents de Saint-Paul et de Saint-Antoine connurent sensiblement la même histoire. Alors que saint Antoine (mort en 356) se réfugie dans une grotte au fond du Wadi Arabah, saint Paul (mort en 342 ?) se retire plus au sud dans un site encore plus sauvage.

Les premières constructions du monastère de Saint-Antoine apparaissent peu après ces événements à deux kilomètres environ au nord-ouest de la grotte. D'après des écrits ultérieurs (Vie de Jean le Petit, env. 407), il existait déjà une église dédiée à saint Antoine au début du ve siècle.

Le monastère de Saint-Paul s'éleva autour de la grotte du saint, transformée plus tard en église.

Ces monastères connurent leur plein développement architectural au xie siècle et une période de grande prospérité aux xiiie et xive siècles. D'abord contrôlés par le couvent syrien du Wadi Natroun, il passèrent aux mains des coptes à partir de 1235. Cette prospérité fut brusquement interrompue à la fin du xve siècle par la dévastation des bâtiments et le massacre des moines par les serviteurs bédouins. La remise en état eut lieu soixante-dix ans plus tard. À part quelques constructions postérieures, l'aspect général demeura inchangé à partir du xvie siècle.

Le monastère de Saint-Antoine est le plus grand des deux. Il a l'apparence d'un village, enfermé à l'intérieur d'une enceinte qui fut agrandie au fur et à mesure de l'extension des habitations. Surmontée d'un chemin de ronde, cette enceinte atteint environ douze mètres de hauteur sur près de deux kilomètres. Autour des églises se groupent les habitations et les jardins, la tour fortifiée abritant une chapelle, une riche bibliothèque, les moulins à farine et à huile, les boulangeries, les fours et la source, essentielle à la vie.

Plusieurs églises ont été édifiées à des époques difficiles à déterminer et présentent des plans simples à une ou deux nefs, sanctuaires uniques ou triples, et surmontées de plusieurs dômes. Mais le centre du monastère est l'église consacrée au fondateur. C'est un bâtiment rectangulaire de vingt mètres sur six présentant un narthex relié sur le côté sud à une petite chapelle, un chœur et un sanctuaire triple. Il est couvert de coupoles sur pendentifs. Les parois de l'église, sur une hauteur de deux mètres, et l'abside de la chapelle sud sont ornées de peintures qui représentent des saints personnages, des saints cavaliers, des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, le Christ triomphant. Elles semblent remonter, pour les plus anciennes, au xe siècle (saint Michel et saint Gabriel sur l'arcade du sanctuaire), les autres s'échelonnant entre le xie et le xiiie siècle.

Le monastère de Saint-Paul offre le même aspect extérieur d'habitations entourées d'une muraille. En certains endroits, les murs des maisons s'étagent par-dessus cette muraille. Au centre, le donjon, avec sa chapelle de la Vierge au troisième étage, est cerné par des constructions utilitaires : réfectoire, cuisines, boulangeries, étable.

Le monastère possède trois autres églises, mais c'est également l'église consacrée au fondateur qui est le centre spirituel du lieu. Elle est à demi excavée dans le rocher sur le lieu même de la grotte et constituée d'une nef à triple sanctuaire. Au-dessus d'elle a été élevée l'église Saint-Mercure au xviiie siècle. Directement sur le toit est située une chapelle dans laquelle a été retrouvée une inscription copte de 1092-1093, ce qui implique l'ancienneté de l'église souterraine. Malheureusement, toutes les peintures ont été largement restaurées au xviiie siècle. L'iconographie est identique à celle de l'église de Saint-Antoine, ce qui indique que les peintres du [...]

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Pour citer cet article

Marie-Hélène RUTSCHOWSCAYA. SAINT-PAUL & SAINT-ANTOINE, monastères [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )