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CAILLIÉ RENÉ (1799-1838)

Après une enfance passée à Rochefort, où son père est détenu au bagne pour vol, René Caillié, apprenti cordonnier attiré par l'aventure, s'embarque en 1816 pour le Sénégal comme domestique ; il quitte ensuite Saint-Louis pour la Guadeloupe, où il reste six mois, avant de revenir en France. À la fin de 1818, il est de nouveau à Saint-Louis et, l'année suivante, il fait partie de la caravane qui porte secours au major Gray, à Boundou. Ramené malade à Saint-Louis, il rentre en France. Entre 1820 et 1823, il voyage entre Bordeaux et les Antilles pour le compte d'un négociant en vins. De retour au Sénégal, en 1824, il obtient l'appui du gouverneur Roger pour pénétrer chez les Maures, de l'autre côté du fleuve Sénégal. Il part le 3 août et se fait passer pour un Égyptien captif des Français et désireux de rejoindre son pays. Il vit misérablement au milieu des Maures, apprend leurs coutumes et leur langue. En 1825, il revient à Saint-Louis, puis se rend à Freetown, capitale de la Sierra Leone, en 1826. Le gouverneur anglais refuse de financer son projet d'exploration vers Tombouctou, mais l'engage pour diriger une fabrique d'indigo. Ayant épargné quelque argent (2 000 francs), Caillié quitte la Sierra Leone, achète de la pacotille, se rend au Río Núñez vêtu comme un musulman, traverse avec une caravane le Fouta Djalon et parvient le 11 juin 1827, sur le haut Niger, à Kouroussa. Il se dirige ensuite vers Djenné, mais il est obligé de s'arrêter, atteint de scorbut, et échappe de peu à la mort. Il ne peut reprendre sa route que le 1er janvier 1828. Il arrive à Djenné deux mois plus tard, s'embarque sur une pirogue et atteint, le 20 avril, Tombouctou. Il séjourne très peu de temps dans Tombouctou, ville en pleine décadence, et la quitte dès le 4 mai pour aller toucher le prix de 10 000 francs offert par la Société de géographie de Paris au premier Européen qui atteindrait ce centre. Il fait partie d'une caravane qui se rend au Maroc. Le 12 août, il est à Fès, le 27 septembre à Tanger, d'où il s'embarque pour la France. Reçu triomphalement à Paris, il se voit attribuer le titre honorifique de résident à Bamako, ainsi qu'un traitement de 6 000 francs. Ayant obtenu gloire et fortune, René Caillié se consacre à la rédaction du Journal d'un voyage à Tombouctou et à Djenné dans l'Afrique centrale (Paris, 1830) ; mais, miné par la tuberculose, il meurt le 15 mai 1838.

— Alfred FIERRO

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Écrit par

  • : archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale

Classification

Pour citer cet article

Alfred FIERRO. CAILLIÉ RENÉ (1799-1838) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )