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PORO

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Ethnie du Kalimantan (Indonésie), classée parmi les Murut de la plaine — les ethnologues distinguent, en effet, parmi les Murut du sud et de l'est de Kalimantan, les Murut de la plaine (Poro, Nabay, Baukan) et les Murut de la montagne (Peluan, Sumanbuq, Alumbi). Les Poro ou Timugon habitent avec les autres Murut des basses terres les plaines côtières des péninsules de Khias, de Tenom, de Keningau et de Sook. Géographiquement isolés, ils ont subi peu d'influences extérieures et ont seulement cohabité avec des ethnies non murut. Linguistiquement, ils font partie du groupe austronésien des ethnies de langue idahan murut, lequel comprend des ethnies de Sabah, de Brunei, de Sarawak et du Kalimantan. Les Murut de la plaine étaient estimés à 46 000 personnes en 2000 ; de façon générale, tous prétendent venir du nord de Bornéo.

Pendant longtemps et jusqu'au xxe siècle, les Poro ont eu pour ennemis les chasseurs de têtes peluan ; jusqu'à l'arrivée des Européens, en 1872, ils n'ont entretenu de contacts qu'avec les sultans de Brunei, dont ils se considéraient les sujets et auxquels ils payaient taxes et redevances. Comme tous les Murut, les Poro vivent dans de « longues maisons » établies le long des rivières ou construites dans les vallées ; leurs productions (riz, maïs, noix de coco, café, canne à sucre, tabac) ont été modifiées par l'introduction de la culture de l'hévéa et par la commercialisation du caoutchouc. Les Poro pèchent en empoisonnant les eaux des rivières et chassent à l'aide de sarbacanes. Leur élevage de petits animaux domestiques est réduit et ils ne connaissent ni la métallurgie traditionnelle ni la poterie.

Fondée sur la famille nucléaire, la société poro est monogame ; lorsque exceptionnellement il y a polygamie, c'est la femme qui traite son mariage avec ses beaux-parents. L'interdiction des relations sexuelles entre frère (ou demi-frère) et sœur, oncle et nièce et entre cousins jusqu'à la cinquième génération constitue un tabou, dont la transgression peut être punie de mort. La résidence y est patrilocale. Hors la distinction stricte entre esclaves et hommes libres, il n'y a pas chez les Poro de stratification sociale rigide. Les Poro pratiquent la chasse aux têtes et honorent celles-ci lors de longues cérémonies. L'exorcisme et la croyance aux esprits sont fort répandus. Lorsqu'un Poro meurt, il rejoint le domaine des âmes (Nabalu) et n'importune pas les vivants ; le corps est enseveli d'abord hors du village, puis enterré dans une urne près de l'entrée de la maison du défunt.

— Yvan BARBÉ

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Yvan BARBÉ. PORO [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009