Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DAWES PLAN (1924)

Entré en vigueur le 1er septembre 1924, le plan Dawes demeurera en application jusqu'au 31 août 1929. Il est proposé par un comité d'experts sous l'autorité de l'intendant général américain Charles Dawes (1865-1951), nommé par la Commission des réparations et chargé de mener à bien les négociations qui suivent la politique de force de la France qui a occupé la Ruhr. Ce plan intérieur doit veiller au maintien de l'équilibre financier allemand. Il s'agit de prélever par l'impôt les sommes nécessaires sans compromettre le budget. Les Alliés assurent le transfert. Pour éviter tout retour à l'inflation, on crée une banque d'État qui ne pourra émettre que sous le contrôle du commissaire étranger. Les chemins de fer et l'industrie servent de gages pour le service des obligations. Les versements allemands doivent s'élever, en 1925, à 1 220 millions de marks-or. Les annuités successives seront calculées en fonction d'un indice de prospérité que l'on espère appelé à progresser. L'acceptation de ce plan clôt une période de cinq années de tergiversations. Ainsi présentée, la question des réparations était sans précédent. Intervenant en 1924, la solution était moins efficace que si elle avait été adoptée en 1919. Certes l'usage de la force avait été à peu près unanimement réprouvé. Mais due en partie à une politique française mal adaptée, l'occupation de la Ruhr constituait une source de conflits graves et devait aboutir à un règlement négocié par l'ensemble des parties intéressées. On ne pouvait alors imaginer — ce qui se passera en 1945 — un prélèvement direct sur le capital de l'Allemagne, une telle conception de la richesse n'étant pas reconnue à l'époque. L'acceptation du plan Dawes par la France a permis de rompre un isolement politique dangereux. La France recevra 4 065 millions de marks-or, dont 126 millions payés directement aux troupes d'occupation. Les transferts se seront élevés à 24 milliards de francs, ce qui représente environ un mois de revenu national français, 60 p. 100 de la somme représentant des prestations en nature. Le plan incluait l'évacuation par les troupes françaises de la Ruhr, une réduction du paiement des réparations et offrait à l'Allemagne un prêt de 800 millions de marks-or à 8 p. 100. Approuvé par le Reichtag, le plan permit la stabilisation du mark et un afflux de capitaux américains en Allemagne ; il tirait l'Europe pour quelques années du marasme économique, mais ne constituait qu'une solution provisoire à la désorganisation que connaissait l'économie mondiale. En récompense du service qu'il avait rendu par son plan à la cause de la paix, Dawes se vit, en 1925, attribuer le prix Nobel de la paix ; cette même notoriété devait le faire accéder à la vice-présidence des États-Unis près du président Coolidge (1925-1929).

— Armel MARIN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : metteur en scène, conseiller en éducation populaire et techniques d'expression

Classification

Pour citer cet article

Armel MARIN. DAWES PLAN (1924) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne moderne et contemporaine

    • Écrit par Michel EUDE, Alfred GROSSER
    • 26 883 mots
    • 39 médias
    ...le Rentenmark, garantie par une hypothèque générale sur l'agriculture, l'industrie et le commerce allemands. L'adoption, en 1924, du plan Dawes – solution d'attente au problème des réparations – permet à l'Allemagne de lancer un emprunt de 800 millions de marks-or et de créer une nouvelle...

Voir aussi