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PETITES SŒURS DES PAUVRES

Religieuses d'une congrégation fondée par Jeanne Jugan (1792-1870). Celle-ci, domestique pendant vingt ans à Saint-Servan, s'établit à partir de 1837 avec une amie, Françoise Aubert, puis avec une jeune orpheline, Virginie Trédaniel, dont elle était la tutrice, vivant d'une modeste rente et de son travail de femme de journée. Pendant l'hiver de 1839, elle accueillit chez elle une vieille aveugle impotente, puis une autre pauvresse, et une autre encore. Une jeune fille de Saint-Servan, Marie Jamet, amie de Virginie, venait de temps en temps apporter de l'aide, imitée par quelques autres bénévoles. Un petit groupe se forme ainsi progressivement, que contrôlent et dirigent bientôt l'abbé Le Pailleur, vicaire de la paroisse, et le père Félix Massot, provincial des Frères de Saint-Jean-de-Dieu. Le nombre des pauvres augmentant, on s'installe dans un ancien couvent, l'Asile de la Croix, tandis que Jeanne Jugan se fait quêteuse. Ainsi naît une congrégation religieuse, sous les appellations successives de Servantes des pauvres (1842), Sœurs des pauvres (1844), Petites Sœurs des pauvres (1849) ; cette dernière est définitivement retenue dans la première approbation officielle, par l'archevêque de Rennes (9 mai 1852). Élue première supérieure le 29 mai 1842, Jeanne Jugan doit céder cette place à Marie Jamet, le 23 décembre 1843, sur décision de l'abbé Le Pailleur. Écartée définitivement de tout gouvernement, tout en poursuivant sa fonction de quêteuse, elle n'en est pas moins à l'origine des fondations de Rennes (1845), de Dinan (1847), de Tours (1849) et d'Angers (1850). Elle vivra ensuite près de trente ans, inconnue de la plupart des sœurs, au noviciat de la maison mère, près de Rennes, dans l'inaction et l'inutilité apparente.

Répondant à un besoin réel de la société du xixe siècle, la congrégation, ainsi vouée à l'assistance des vieillards les plus pauvres, connut une expansion très rapide. En 1879, année de son approbation par Léon XIII, elle comptait 2 400 religieuses, réparties en 177 maisons, en Europe et en Amérique. Le chiffre actuel des membres de la congrégation est de 4 000, regroupés dans 245 maisons. Les 74 maisons de France sont réparties en six provinces.

— André DUVAL

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Écrit par

  • : dominicain, archiviste de la province de France

Classification

Pour citer cet article

André DUVAL. PETITES SŒURS DES PAUVRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ORDRES RELIGIEUX

    • Écrit par André DUVAL
    • 3 241 mots
    ...jusqu'alors peu exploitées. Ainsi l'abandon à la Providence justifie-t-il l'audace de certaines entreprises, de l'hôpital de saint Joseph Cottolengo à Turin aux Petites Sœurs des pauvres de Jeanne Jugan. L'idéal qui anime Charles de Foucauld – imiter « au cœur des masses » la vie cachée de Jésus à Nazareth –,...

Voir aussi