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PARSIFAL (R. Wagner)

Une mystique trouble

Si le xixe siècle a été particulièrement obsédé par l'idée d'une résurrection d'un grand art qui viendrait relayer tous les modes défaillants d'identification politique, alors Parsifal, avec son rituel empreint de mysticité syncrétique, en constitue le meilleur exemple. Nietzsche, dont l'expérience de Parsifal signe la rupture définitive avec Wagner, a raillé dans cette œuvre non seulement ce qu'il a pris pour une étrange apologie de la chasteté mais aussi pour une lâche capitulation du compositeur devant la puissance de la croix chrétienne. Ce qui fait cependant de Parsifal une œuvre puissamment envoûtante est son indécidabilité religieuse et philosophique même : le caractère constamment sublime de sa musique lui donne une dimension universelle qui la sauve de ce double risque que constituerait le dépérissement de l'ancienne religion en pure et simple religion de l'art, ou en ésotérisme sans substance.

— Timothée PICARD

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure et de Sciences Po Paris, assistant à l'université Marc Bloch (Strasbourg), critique musical

Classification

Pour citer cet article

Timothée PICARD. PARSIFAL (R. Wagner) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Caricature de Wagner - crédits : Rischgitz/ Hulton Archive/ Getty Images

Caricature de Wagner

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