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MOGADISCIO

Mogadiscio (Xamaar en somali), capitale de la région du Bénadir, devint le chef-lieu de la Somalie italienne en 1889. Elle fait partie des ports fondés, au xe siècle, par les Omanais pour commercer avec la Corne de l'Afrique (encens, céréales, coton, esclaves). Visité par les Chinois au xve siècle, le port fut bombardé par les Portugais en 1499, puis contrôlé par l'Oman à la fin du xviie siècle. Après leur installation, les Italiens construisirent le port et lancèrent, au milieu des années 1920, un grand programme d'urbanisme qui manifestait leur emprise coloniale. Avec la conquête italienne de l'Éthiopie en 1935-1936, Mogadiscio rétrograda au rang de chef-lieu du gouvernement de l'Impero. Prise, presque sans combat, par les Britanniques en 1941, elle redevint, en 1950, la capitale de l'administration fiduciaire italienne de la Somalie jusqu’à l’indépendance, en 1960, de la Somalie. Une importante minorité italienne et italo-somalienne demeura dans la ville jusqu'au coup d'État de Mohamed Siyad Barre en 1969 qui nationalisa les entreprises étrangères. Les proches du régime investirent alors les quartiers européens, tombés en décrépitude, alors que, fuyant la sécheresse et la guerre des années 1970, des milliers de cultivateurs et d'éleveurs se réfugiaient à la périphérie de la ville. Siyad Barre, surnommé le « maire de Mogadiscio », ne régnait plus que sur la capitale qui devint l'enjeu de la guerre civile (1988-1991). Deux millions de personnes déplacées par la violence assistèrent aux combats qui suivirent l'intervention des marines en 1992. Ils ont subi, au milieu des ruines, les affrontements meurtriers entre les seigneurs de guerre et, de juin 2006 à janvier 2007, la rude férule des tribunaux islamistes. Depuis 2007, la ville est un champ clos où s’affrontent l’armée éthiopienne, soutien du gouvernement provisoire somalien, et les miliciens islamistes. Le port est bloqué, faute d’entretien, l’activité commerciale se trouve réduite au minimum vital, mais les trafics en tout genre prolifèrent.

Somalie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Somalie : carte administrative

Mogadiscio, Somalie - crédits : Jose Cendon/ AFP

Mogadiscio, Somalie

— Alain GASCON

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Écrit par

  • : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales

Classification

Pour citer cet article

Alain GASCON. MOGADISCIO [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Somalie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Somalie : carte administrative

Autres références

  • SOMALIE

    • Écrit par Universalis, Éloi FICQUET, Alain GASCON, Francis SIMONIS
    • 10 618 mots
    • 7 médias
    ...captation, à la destruction ou à l'abandon des infrastructures et des équipements industriels et urbains. Enjeu des luttes entre les seigneurs de la guerre, la capitale est tombée en juin 2006 sous la coupe des tribunaux islamiques qui ont ensuite pris Kismaayo. L'intervention éthiopienne a rétabli le gouvernement...