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SMITH MICHELLE (1969- )

La nageuse irlandaise Michelle Smith obtint quatre médailles (dont trois en or) lors des jeux Olympiques d'Atlanta en 1996. Jamais un Irlandais n'avait cumulé autant de médailles, jamais une Irlandaise n'avait été sacrée championne olympique : pourtant, les succès de Michelle Smith ne réjouirent pas grand monde en raison de fortes suspicions de dopage.

Née le 16 décembre 1969 à Rathcoole, au sud-est de Dublin, Michelle Smith dispute ses premières compétitions de natation à l'âge de treize ans. Bien qu'elle soit l'une des meilleures nageuses de son pays chez les juniors, elle prend vite conscience qu'elle n'atteindra jamais le niveau international si elle ne bénéficie pas d'installations dernier cri et de techniques d'entraînement de pointe. La jeune fille part alors pour les États-Unis et étudie à l'université d'Houston, dont elle sera diplômée (communication). Elle nage au sein de l'équipe de cette institution, améliore ses performances et l'Irlande la sélectionne pour les jeux Olympiques en 1988 et en 1992. Mais, à ces deux occasions, elle est éliminée dès les séries qualificatives.

En 1994, Michelle Smith part vivre aux Pays-Bas avec son entraîneur et futur mari, Erik de Bruin, afin de préparer les Jeux de 1996. En 1995, aux Championnats d'Europe de Vienne, elle remporte le 200 mètres papillon et le 200 mètres quatre nages. L'apparition quasi soudaine au plus haut niveau international d'une nageuse déjà âgée de vingt-cinq ans provoque la suspicion, d'autant que Michelle Smith continue d'améliorer ses performances (elle retranche par exemple 19 secondes à son record sur 400 mètres). Désirant lever les doutes que suscite ce changement soudain de statut, Michelle Smith-de Bruin attribue cette progression à des techniques d'entraînement plus sophistiquées et au fait qu'elle se consacre désormais exclusivement à la natation. Elle rappelle également qu'elle est probablement la sportive irlandaise la plus contrôlée de l'histoire et qu'aucun test antidopage n'a révélé la prise de substances interdites.

Avant les Jeux d'Atlanta, l'Irlande ne possède à son actif que cinq titres olympiques, et aucune médaille – quelle que soit sa couleur – n'a jamais été décrochée par une Irlandaise. En une semaine, Michelle Smith réécrit l'histoire olympique de son pays : elle remporte successivement le 400 mètres quatre nages (4 min 39,18 s), le 400 mètres nage libre (4 min 7,25 s) et le 200 mètres quatre nages (2 min 13,93 s) ; elle ajoute la médaille de bronze dans le 200 mètres papillon.

Son triomphe est cependant quelque peu terni par les rumeurs, alors sans fondement, laissant entendre qu'elle est dopée. Certains observateurs stigmatisent l'amélioration considérable de ses performances et rappellent que son époux, un ancien lanceur du disque néerlandais, a été suspendu pour usage de stéroïdes. La nageuse subit pourtant de multiples contrôles antidopage, avant, pendant et après les Jeux, et aucun ne se révèle positif.

Le succès continue de sourire à Michelle Smith aux Championnats d'Europe de Vienne en 1997, où elle gagne le 200 mètres nage libre et le 400 mètres quatre nages, et obtient la médaille d'argent dans le 400 mètres nage libre et dans le 200 mètres papillon. Mais la belle histoire prend fin en 1998 : accusée d'avoir falsifié un échantillon d'urine lors d'un contrôle antidopage, elle se voit suspendue pour quatre ans. Michelle Smith clame son innocence, fait appel de la décision auprès du Tribunal arbitral du sport, qui la déboute. Elle met fin à sa carrière sportive en 1999.

Étudiante en droit à l'université de Dublin, elle est admise au barreau en 2005. Michelle Smith-de Bruin signe l'ouvrage Transnational Litigation : Jurisdiction[...]

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Universalis. SMITH MICHELLE (1969- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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