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BEERBOHM MAX (1872-1956)

Caricaturiste, écrivain, dandy et homme d'esprit anglais, né Henry Maximilien Beerbohm à Londres, le 24 août 1872. Ses dessins raffinés et ses pastiches demeurent incomparables dans leur manière de brocarder, généralement sans méchanceté, la prétention, l'affectation et l'inconséquence de ses contemporains les plus en vue. George Bernard Shaw le surnomma « l'incomparable Max ».

Demi-frère cadet de l'acteur et producteur sir Herbert Beerbohm Tree (1853-1917), Max Beerbohm baigne dans les milieux mondains dès l'enfance. Encore élève du Merton College d'Oxford, il publie de brillants articles dans la célèbre revue The Yellow Book. En 1895, il fait une tournée aux États-Unis en tant qu'attaché de presse de la compagnie théâtrale Beerbohm Tree. Son premier recueil, The Works of Max Beerbohm, et son premier album de dessins, Caricatures of Twenty-Five Gentlemen, paraissent en 1896. En 1898, il succède à George Bernard Shaw comme critique théâtral de la Saturday Review. Son délicieux récit The Happy Hypocrite (L'Hypocrite heureux : un conte de fées pour hommes fatigués, trad. franç., 1994) est publié en 1897, et son unique roman, Zuleika Dobson (sous-titré en français Une histoire d'amour à Oxford, trad. franç., 1984), peinture parodique de la vie d'Oxford, en 1911. The Christmas Garland, recueil de contes de Noël dans lequel il reproduit les fautes de style d'écrivains réputés (notamment Henry James), paraît en 1912. Mais son chef-d'œuvre demeure le recueil de nouvelles Seven Men (Sept Personnages, trad. franç., 1998), paru en 1919.

En 1910, Beerbohm épouse l'actrice anglaise d'origine américaine Florence Kahn (1876-1951). Ils s'installent à Rapallo, en Italie, qu'ils ne quitteront plus, sinon pour rejoindre l'Angleterre pendant les deux guerres mondiales. Beerbohm reçoit chez lui un flot continu de visiteurs de marque, tous charmés par sa conversation et ses anecdotes piquantes concernant le milieu littéraire, artistique et mondain de l'Angleterre victorienne et édouardienne. Si ses caricatures font mouche, elles restent suffisamment courtoises pour que ses victimes ne s'en formalisent pas, et malgré ses saillies cocasses à l'encontre de la famille royale, il est anobli en 1939. Seules deux cibles firent l'objet d'attaques féroces de sa part : l'impérialisme britannique, qu'il critiqua sous le masque du fanfaron John Bull, et son compatriote l'écrivain Rudyard Kipling. Le talent de pasticheur de sir Max Beerbohm est généralement tenu chez les Anglo-Saxons pour insurpassable. Après la mort de sa femme, en 1951, Beerbohm vécut avec sa secrétaire, Elizabeth Jungmann, qu'il épousa quelques semaines avant de s'éteindre, le 20 mai 1956, à Rapallo.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. BEERBOHM MAX (1872-1956) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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