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CIPOLLINI MARIO (1967- )

Coureur cycliste italien né le 22 mars 1967. Redoutable sprinter et personnage haut en couleur, Mario Cipollini est sans doute le champion cycliste le plus véloce du peloton dans les années 1990 et au début des années 2000. Il débute chez les professionnels en 1989, et multiplie bientôt les succès d'étape dans les grands Tours (France, Italie, Espagne). Ainsi, il s'est adjugé quarante-deux étapes dans le Giro (battant le record du légendaire Alfredo Binda, 41 succès) et douze sur le Tour de France, dont quatre consécutivement en 1999.

Mais son palmarès est moins impressionnant en ce qui concerne les autres épreuves. Dans les courses d'un jour, s'il gagne trois fois Gand-Wevelgem (1992, 1993 et 2002), il doit attendre 2002 pour remporter une classique prestigieuse, en l'occurrence Milan-San Remo, la course qui lui tient le plus à cœur. En outre, il se montre un piètre grimpeur et, dès que la route s'élève, il préfère se retirer plutôt que de puiser inutilement dans ses réserves ; ainsi, il abandonnera toujours lors du Tour de France, mécontentant Jean-Marie Leblanc, alors directeur de la Société du Tour de France, qui refusera de sélectionner son équipe pour la Grande Boucle à partir de 2000.

Toujours en raison de cette incapacité à s'adapter aux parcours difficiles, Mario Cipollini n'a jamais disputé le Championnat du monde sur route avant 2002. Mais, cette année-là, la course au maillot arc-en-ciel se déroule sur le circuit de Zolder (Belgique), qui ne présente aucune dénivellation, ce qui favorise grandement les sprinters. Mario Cipollini fait donc de la conquête du titre mondial l'un de ses objectifs. Aussi la surprise est-elle grande lorsqu'il annonce, le 9 juillet, qu'il met fin à sa carrière, déçu de ne pas avoir été retenu pour participer au Tour de France. Par une volte-face qui colle bien à son personnage fantasque, on le retrouve, deux mois plus tard, au départ de la Vuelta, où il va remporter trois étapes.

Le 13 octobre, à Zolder, Mario Cipollini se présente en favori pour le Championnat du monde, qu'il dispute donc pour la première fois. Il réussit à persuader ses coéquipiers italiens de se mettre entièrement à son service, alors que les membres de la Squadra Azzurra sont d'habitude plus rivaux que partenaires lors du Championnat du monde, ce qui fait que l'Italie attend le titre depuis 1992, année du second succès de Gianni Bugno. Sous l'impulsion de Paolo Bettini, le vainqueur de la Coupe du monde, les Italiens contrent toutes les tentatives d'échappée et impriment un train plus que soutenu à la course (les 262 km sont couverts à la moyenne record de 46,538 km/h). Dans le dernier tour du circuit, Daniele Nardello et Giovanni Lombardi mènent le peloton et lancent idéalement Mario Cipollini : ce dernier ne déçoit pas ses coéquipiers d'un jour et remporte nettement le sprint massif, devant l'Australien Robbie McEwen et l'Allemand Erik Zabel. Il devient champion du monde sur route.

Par la suite, ses résultats sont moins brillants. Il est notamment régulièrement devancé par son compatriote Alessandro Petacchi lors des arrivées au sprint. Il dispute le Tour de France en 2004, mais abandonne rapidement. Le 26 avril 2005, Mario Cipollini annonce sa retraite sportive. Il a remporté cent quatre-vingt-neuf victoires dans sa carrière.

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Pierre LAGRUE. CIPOLLINI MARIO (1967- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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