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MACHU PICCHU

Des quartiers résidentiels et à usage rituel

Les quartiers les plus remarquables, par la qualité de leur architecture et le nombre de leurs édifices, se trouvent au sud de la place centrale. Quelque 172 structures, de tailles et de styles divers, accessibles à l'aide d'un dédale de ruelles et d'innombrables marches, ont été recensées. Certains bâtiments comportent jusqu'à six plates-formes successives, supportant des édifices de deux ou trois pièces principales. Ainsi, le Groupe royal est un ensemble de fontaines, de bassins et autres constructions que Bingham considérait comme ayant pu servir au logement de l'élite. Le Palais de la princesse, localisé plus au sud-ouest comprend deux étages et des murs décorés de niches, dont l'architecture puissante et austère, est une des plus parfaites de l'époque inca. À proximité, un escalier étroit mène à un édifice de forme circulaire, connu comme la Tour militaire. Sa façade curvilinéaire est ornée de niches aux motifs en forme de serpents, alors qu'un magnifique mur de granit, de couleur blanchâtre, se dresse en arrière-plan. Au centre se trouve un énorme bloc de pierre à caractère sacré. La forme et l'architecture de cet édifice évoquent celle du grand temple solaire de Cuzco, le Coricancha, et peut-être avait-il une fonction similaire. Une grosse roche inclinée lui sert de fondations. Elle abrite des constructions annexes qui délimitent une petite chambre funéraire, aux murs de pierre taillés en gradins et ornés de niches de forme trapézoïdale, où furent exhumées plusieurs momies. Mais cette caverne semble plutôt avoir été conçue comme un accès symbolique vers l'infra monde, lieu de résidence des ancêtres chez les Incas.

L'éperon rocheux qui s'étend à l'ouest de la place cérémonielle abrite également des monuments à l'architecture élaborée, construits autour d'une place carrée. À l'est se dresse le Temple aux trois fenêtres, ainsi nommé en raison des larges fenêtres trapézoïdales qui ornent sa façade orientale. Plus au nord-est le Temple principal, édifié à l'aide d'énormes blocs de pierre parfaitement joints, renferme des monolithes qui auraient pu servir d'autels. Enfin, au sud se trouve la Maison du prêtre, une petite bâtisse où les responsables du culte solaire étaient censés résider, et juste derrière, la chambre des ornements. Cette construction au style raffiné, abrite la pierre aux 32 angles, un bloc monolithique visible de tous côtés. Depuis cet édifice, un escalier mène à l'Intihuatana, le monument le plus sacré de Machu Picchu. Cet ensemble architectural, dont le nom quechua signifie le « lieu où s'attache le Soleil », se compose d'une énorme roche sculptée, entourée par une série de murs à bossage, de portes et de corridors. Peut-être s'agissait-il d'un observatoire solaire, comme l'a suggéré l'archéologue américain John Rowe en étudiant l'orientation de certaines des facettes de cette roche vers les points cardinaux, ou encore de la réplique en miniature d'une montagne sacrée, telle celle du Huayna Picchu, considérée comme la résidence des ancêtres et des divinités agrestes tutélaires ou Apus. Un autre escalier escarpé permet de revenir vers la place centrale ou de se diriger vers le piton du Huayna Picchu et vers le temple de la Lune, placé plus en contrebas.

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Écrit par

  • : maître de conférences en archéologie andine à l'université de Paris-I

Classification

Pour citer cet article

Patrice LECOQ. MACHU PICCHU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Machu Picchu, Pérou - crédits : Tr3gin/ Shutterstock

Machu Picchu, Pérou

Voir aussi