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VACULÍK LUDVÍK (1926-2015)

Né le 23 juillet 1926 à Brumov, en Moravie, Ludvík Vaculík en garde et la nostalgie et la langue drue. Le régime collectiviste lui ayant ouvert l'accès à l'enseignement supérieur, il suit à Prague les cours de l'École des études politiques et sociales. Journaliste à la radio gouvernementale, il devient, en 1965, publiciste aux Literární Noviny, hebdomadaire de l'Union des écrivains. C'est comme rédacteur de ce journal, inspiré par les idéaux d'un « socialisme à visage humain », qu'il devient célèbre à travers le pays. Au IVe congrès des écrivains tchécoslovaques (1967), Vaculík prononce un discours très remarqué, mais sanctionné par les instances du parti gouvernemental qui le considère comme hostile au régime. Pendant les quelques mois du « printemps de Prague », Vaculík rédige en juin 1968 la proclamation dite des Deux mille mots qui demande à la population de défendre sans faillir les intérêts d'une culture et d'un socialisme purifiés des tares du passé. Cet appel est jugé séditieux par le régime issu de l'occupation de la Tchécoslovaquie en août 1968. Son auteur est alors exclu et du Parti communiste et de l'Union des écrivains ; son œuvre est mise à l'index. L'homme et l'œuvre sont présentés par la propagande du nouveau régime comme des modèles de révisionnisme et d'anticommunisme. Dans le roman La Hache (Sekyra, 1966), Vaculík retrace l'itinéraire de son héros — un jeune journaliste très attaché au souvenir de son père, militant communiste —, de la désillusion d'un premier idéal à la remontée vers un nouvel idéal, plus fort et surtout plus conscient.

Se refusant à l'exil, Vaculík crée l’édition samizdat Petlice (Cadenas). Outre les œuvres de ses confrères et des traductions, il y publie deux romans : Les Cobayes (1970) et La Clef des songes (1980). Véritable chronique de l'oppression, ce texte est le plus proche de l'expérience vécue par Vaculík sous le régime communiste. Il signe la Charte 77, à la rédaction de laquelle il a participé aux côtés de Václav Havel et Jan Patočka. Après la chute du régime, en 1989, l'écrivain publie son autobiographie en trois volumes et recommence à donner régulièrement des chroniques dans des journaux, notamment dans le quotidien Lidové Noviny. Il meurt à Prague le 6 juin 2015.

— Ivo FLEISCHMANN

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Pour citer cet article

Ivo FLEISCHMANN. VACULÍK LUDVÍK (1926-2015) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • TCHÉCOSLOVAQUIE

    • Écrit par Marie-Elizabeth DUCREUX, Michel LARAN, Jacques RUPNIK
    • 12 946 mots
    • 10 médias
    ...continuèrent à s'exprimer à travers le samizdat et la maison d'édition parallèle (Petlice : « édition sous le boisseau ») qui, animée par l'écrivain Ludvik Vaculík, publia plusieurs centaines d'œuvres, dont nombre furent traduites à l'étranger : Václav Havel (Vernissage, 1975 ; Le Pouvoir...

Voir aussi