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LILIUOKALANI (1838-1917) reine de Hawaii (1891-1893)

Première et unique reine de Hawaii (1891-1893), Liliuokalani fut le dernier souverain national à gouverner l'archipel, annexé par les États-Unis en 1898.

Lydia Kamakaeha naît le 2 septembre 1838, à Honolulu (Hawaii), dans une famille noble. Sa mère, Keohokalole, est conseillère du roi Kamehameha III. Élevée, comme toute princesse hawaiienne, par les missionnaires, la jeune Lydia reçoit une éducation très moderne, que vient compléter un voyage en Occident. En septembre 1862, après avoir été un temps membre de la cour de Kamehameha IV, elle est donnée en mariage à John Owen Dominis. Ce dernier, fils d'un capitaine originaire de Boston, occupe un poste dans le gouvernement hawaiien. En 1874, le frère de Lydia, David Kalakaua, est désigné roi. Trois ans plus tard, leur autre frère W. P. Leleiohoku, jusqu'alors héritier présomptif du trône, décède. Lydia devient héritière et est nommée, dès lors, par son nom de règne, Liliuokalani.

Pendant les quatorze années qui suivent, Liliuokalani remplit scrupuleusement son rôle. Elle exerce notamment la régence pendant que le roi Kalakaua effectue un tour du monde en 1881, et participe activement à la création d'écoles. Lorsqu'elle voyage à son tour en 1887, elle est reçue par le président des États-Unis Grover Cleveland et par la reine Victoria. À la mort du roi Kalakaua en janvier 1891, Liliuokalani monte sur le trône, devenant la première femme à l'occuper.

Liliuokalani regrette la perte de pouvoir que la monarchie hawaiienne a subie sous le règne de Kalakaua et tente de restaurer, du moins en partie, l'autocratie traditionnelle de la royauté. Elle avait déjà clairement exprimé ses positions en s'opposant, en 1887, au renouvellement du traité de réciprocité signé par Kalakaua, accordant des privilèges commerciaux aux États-Unis et leur cédant le port de Pearl Harbor. Par cette attitude, elle s'aliénera à jamais les haoles (riches « Blancs ») de Hawaii, qui, après son accession au trône, tentent de contester son autorité.

Sous la direction de Sanford Dole, le Parti missionnaire demande ainsi à la reine d'abdiquer en janvier 1893 et, déclarant que celle-ci est destituée, annonce l'établissement d'un gouvernement provisoire dans l'attente de l'annexion de l'archipel par les États-Unis. Afin d'éviter un bain de sang, Liliuokalani se rend dans un premier temps, mais en appelle au président Cleveland afin qu'il la rétablisse dans ses fonctions. Ce dernier ordonne la restauration de la souveraine, mais Dole passe outre à cette injonction, prétendant que Cleveland ne possède pas l'autorité nécessaire pour intervenir en la matière. Au tout début de l'année 1895, un certain Robert Wilcox déclenche une insurrection au nom de la reine. Les partisans de Dole répriment le soulèvement et placent Liliuokalani, accusée de trahison, en résidence surveillée. Le 24 janvier 1895, cette dernière accepte enfin d'abdiquer formellement pour obtenir l'amnistie des royalistes emprisonnés à la suite de la révolte.

Chef du mouvement Oni pa'a (« inébranlable »), dont la devise est « Hawaii aux Hawaiiens », Liliuokalani lutte avec acharnement contre l'annexion de l'archipel par les États-Unis. Celle-ci aura pourtant bien lieu en juillet 1898. La même année, Liliuokalani publie Hawaii's Story by Hawaii's Queen et compose Aloha Oe, chanson qui restera populaire chez les Hawaiiens. Elle se retire ensuite de la scène publique. Vivant grâce à la pension de retraite que lui verse l'État, elle continue à recevoir les hommages des Hawaiiens comme des étrangers. Elle est morte le 11 novembre 1917 à Honolulu.

— Universalis

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Universalis. LILIUOKALANI (1838-1917) reine de Hawaii (1891-1893) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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