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NKRUMAH KWAME (1909-1972)

Homme d'État ghanéen né en septembre 1909 à Nkroful (Gold Coast, auj. Ghana), mort le 27 avril 1972 à Bucarest (Roumanie).

Kwame Nkrumah passe neuf ans dans une école gérée par des missionnaires catholiques. Diplômé en 1930, il commence à enseigner dans des écoles primaires catholiques ainsi que dans un séminaire.

Nourrissant un intérêt croissant pour la politique, Nkrumah décide de reprendre ses études aux États-Unis en 1935. Il étudie ainsi les thèses socialistes (Karl Marx, Lénine) et nationalistes (Marcus Garvey) à l'université noire de Lincoln, en Pennsylvanie. Il se lance également dans le militantisme et réorganise l'association des étudiants africains des États-Unis et du Canada, dont il devient président. Diplômé en 1939, il se rend en Angleterre en 1945 pour organiser le cinquième Congrès panafricain à Manchester.

Pendant ce temps au Gold Coast, Joseph B. Danquah forme la United Gold Coast Convention (U.G.C.C.) pour tenter d'obtenir l'autonomie par des moyens constitutionnels. Désigné secrétaire général de l'U.G.C.C., Nkrumah rentre au pays à la fin de 1947. À ce poste, il fait de nombreux meetings dans tout le Gold Coast et devient de plus en plus populaire. Lorsque de multiples émeutes éclatent en février 1948, les Britanniques arrêtent brièvement Nkrumah et d'autres dirigeants de l'U.G.C.C.

Quand la scission semble inévitable entre les dirigeants de l'U.G.C.C., issus de la classe moyenne, et les partisans plus radicaux de Nkrumah, ce dernier crée en juin 1949 le Convention People's Party (C.P.P.), parti populaire demandant l'autonomie immédiate. En janvier 1950, Nkrumah lance une campagne d'action positive, se traduisant par des manifestations non violentes, des grèves et le refus de coopérer avec les autorités coloniales.

Lorsque les troubles s'étendent à travers le pays, Nkrumah est à nouveau arrêté et condamné à un an de prison. Mais les premières élections générales du Gold Coast, le 8 février 1951, révèlent le soutien dont bénéficie déjà le C.P.P. Élu au Parlement, Nkrumah est libéré et devient responsable des affaires gouvernementales, avant d'être nommé Premier ministre du Gold Coast en 1952.

En mars 1957, le Gold Coast accède à l'indépendance au sein du Commonwealth britannique sous le nom de Ghana et se voit rattacher le Togoland britannique. Nkrumah devient alors Premier ministre du premier pays indépendant de l'Afrique noire colonisée. En 1958, son gouvernement légalise l'emprisonnement sans autre forme de procès des personnes considérées comme une menace pour la sécurité. Il devient vite évident que Nkrumah va diriger le pays de façon autoritaire. Sa popularité grandit pourtant à mesure qu'il fait construire routes, écoles et centres de soins et que sa politique d'africanisation offre de meilleures perspectives d'emploi aux Ghanéens.

Le référendum de 1960 transforme le Ghana en république et Nkrumah est nommé président. La nouvelle Constitution lui accorde de larges pouvoirs législatifs et exécutifs. Ce dernier, alors concentré sur la défense de l'unité politique de l'Afrique noire, commence à se détacher des réalités ghanéennes. Son administration se lance dans des projets souvent ruineux, si bien que le pays, autrefois prospère, devient criblé de dettes. Le deuxième plan de développement annoncé par le gouvernement en 1959 doit être abandonné en 1961, lorsque le déficit de la balance des paiements dépasse 125 millions de dollars. Ces difficultés économiques conduisent à une agitation ouvrière qui débouche sur une grève générale en septembre 1961. Nkrumah conçoit alors un appareil de contrôle politique bien plus rigoureux et recherche à se rapprocher des pays communistes.

Se coupant de plus en plus de la vie publique après le premier attentat auquel il échappe à Kulugungu[...]

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. NKRUMAH KWAME (1909-1972) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations

    • Écrit par Marc MICHEL
    • 12 424 mots
    • 24 médias
    ...l'exemplarité du cas provint essentiellement du pragmatisme des partenaires, responsables dans les cabinets travaillistes puis conservateurs d'un côté, et Kwame Nkrumah de l'autre. Par ailleurs, les orientations du mouvement nationaliste furent aussi déterminantes : Nkrumah prétendit s'inspirer étroitement...
  • GHANA

    • Écrit par Monique BERTRAND, Anne HUGON
    • 7 216 mots
    • 6 médias
    ...infime minorité. En 1948 se crée un premier parti, modéré, l'United Gold Coast Convention (U.G.C.C.). Le poste de secrétaire général en est alors proposé à Kwame Nkrumah, dont la personnalité et le parcours vont avoir des conséquences fondamentales sur l'évolution du nationalisme. Ses origines modestes permettent...

Voir aussi