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GEORGIEVA KRISTALINA (1953- )

Directrice générale du Fonds monétaire international

La nomination de Kristalina Georgieva à la tête du FMI en 2019 s’effectue dans un contexte mondial particulièrement difficile, qui fait vite oublier les désaccords initiaux des pays européens sur le choix de leur candidat. La croissance mondiale est en baisse, les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine demeurent fortes, et le fardeau de la dette s’alourdit pour les pays pauvres, avant même que la pandémie de Covid-19 ne vienne les frapper à partir de 2020. Les inégalités de richesse entre pays, qui avaient eu tendance à se réduire à la faveur de la mondialisation, reprennent alors un chemin inverse.

Le mandat de la directrice générale est marqué par plusieurs réalisations. En août 2021, le Conseil des gouverneurs a approuvé une allocation historique de droits de tirage spéciaux (DTS) de 650 milliards de dollars, répartie entre pays riches (375 Mds) et pauvres (275 Mds) pour faire face aux conséquences de la pandémie. Des actions spécifiques pour les pays pauvres s’ajoutent à cette politique générale. Le FMI a également accentué sa prise en compte des enjeux environnementaux initiée sous Christine Lagarde, en faisant notamment entrer l’institution dans le réseau international des Banques centrales et des superviseurs financiers impliqués dans le verdissement de la finance (NGFS pour Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System).

Dans le même esprit, Kristalina Georgieva a souhaité impliquer davantage le Fonds sur les enjeux de croissance et d’inégalités, au risque d’empiéter sur les prérogatives de la Banque mondiale. Cela n’empêche pas la directrice générale de vouloir améliorer la coopération des deux institutions de Bretton Woods en se prévalant d’être la seule dirigeante du Fonds à avoir eu d’importantes responsabilités à la Banque. Enfin, sur le plan des interventions, on relèvera que le FMI se montre volontaire, aux côtés de nombreuses autres organisations internationales comme la Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Commission européenne, pour venir en aide urgente à l’Ukraine, envahie par la Russie en 2022. Seule ombre au tableau, en 2021, l’affaire « Doing Business », concernant une manipulation de données en faveur de la Chine dans un rapport de la Banque mondiale de 2017, alors que Georgieva la dirigeait, suscitera enquête et débats. Initialement mise en cause, elle conservera toutefois la confiance du Conseil des gouverneurs du FMI.

— Olivier MARTY

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Écrit par

  • : enseignant en économie européenne à Sciences Po et à l'université de Paris

Classification

Média

Kristalina Georgieva - crédits : Mast Irham/ Pool/ AFP

Kristalina Georgieva