GEORGIEVA KRISTALINA (1953- )
Des responsabilités remarquées en Europe
Ses compétences et son profil consensuel sont tôt prisés en Europe. Peu après l’arrivée au pouvoir du Premier ministre de centre droit Boïko Borissov en Bulgarie, elle est pressentie pour être nommée ministre, avant d’être finalement proposée par Sofia, en 2010, au poste de commissaire européenne, en remplacement de sa compatriote Meglena Kouneva, ancienne ministre bulgare des Affaires européennes et négociatrice en chef de l’adhésion de son pays à l’UE. Kristalina Georgieva occupera toutefois un poste plus prestigieux que celui de sa compatriote : on lui confie le portefeuille de la coopération internationale et de l’action humanitaire, un volet substantiel de l’aide au développement européenne.
Nommée « commissaire de l’année » en 2010 par European Voice – hebdomadaire spécialisé dans les institutions européennes – pour la qualité de sa réaction aux crises (en particulier celle d’Haïti), c’est tout naturellement que son pays et Jean-Claude Juncker lui font à nouveau confiance en 2014 pour continuer à siéger à la Commission. Georgieva devient alors vice-présidente de l’exécutif communautaire chargée du budget et des ressources humaines ; elle gère de ce fait les implications budgétaires du retrait du Royaume-Uni de l’Union et de la crise des réfugiés de 2014-2015. Sa sensibilité aux questions de parité – elle se fixe alors l’objectif de porter à 40 % la proportion de femmes aux postes à responsabilité à la Commission – ne sera pas non plus de mauvais augure pour la suite de sa carrière…
À la fin de 2016, l’économiste est nommée directrice générale de la Banque mondiale, un poste nouvellement créé pour assurer l’exécution des décisions du Conseil des gouverneurs et du président américain d’origine sud-coréenne de l’institution, Jim Yong Kim, dont elle assurera d’ailleurs brièvement l’intérim en 2019. Fait notable, Georgieva œuvre à une augmentation de capital de l’institution et au renforcement de ses actions dans les pays pauvres. Ce bilan la prédispose à devenir le premier dirigeant d’Europe de l’Est, et d’ailleurs d’un pays alors qualifié d’émergent, à être nommé à la tête du FMI.
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Écrit par
- Olivier MARTY : enseignant en économie européenne à Sciences Po et à l'université de Paris
Classification
Média