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FLØGSTAD KJARTAN (1944- )

Poète, romancier et essayiste norvégien, né le 7 juin 1944 à Sauda (Norvège).

Avant d'être reconnu pour ses talents d'écrivain, Kjartan Fløgstad, qui signe également du pseudonyme K. Villum, est ouvrier et marin. Il conserve dans ses écrits sa sympathie pour la classe ouvrière mais crée une œuvre qui tient aussi, comme le fait remarquer un critique littéraire, du fantastique et de l'expérimental. C'est donc sans surprise que les écrivains avec lesquels il a les affinités les plus fortes viennent d'Amérique latine. Fløgstad traduira le poète chilien Pablo Neruda, dans Dikt i utval (1972, « Poèmes choisis »), ainsi que divers poètes cubains, dans Dikt frå Cuba (1973, « Poèmes de Cuba »).

Ses propres poèmes, publiés dans Valfart (1968, « Pèlerinage ») et Seremoniar (1969, « Cérémonies »), procèdent d'un savant mélange de symbolisme, d'humour et d'empathie pour la vie urbaine et rurale, nourri de lectures nombreuses et éclectiques. Dans son recueil d'essais et de nouvelles Den hemmelege jubel (1970, « Le Secret Enthousiasme »), Fløgstad défend la littérature, l'art et l'imagination contre leurs opposants politiques de tous bords. Fangliner (1972, « Amarres ») est un recueil de nouvelles qui porte un regard sans complaisance sur la vie de pêcheurs et d'ouvriers d'usine.

Le premier roman de Fløgstad, Rasmus (1974), est semi-autobiographique. En 1977, il publie son plus célèbre roman Dalen Portland (Le Chemin de l'Eldorado), où il dépeint avec un réalisme lyrique la vie des ouvriers d'usine et marins d'une petite ville et aborde le thème du déracinement entraîné par l'entrée d'une communauté rurale dans l'ère industrielle. L'engagement politique, la veine documentaire et l'imaginaire se conjuguent dans cette œuvre avec un humour et une verve qui ne sont pas sans rappeler les romans contemporains d'Amérique latine. Ses œuvres romanesques ultérieures, notamment Fyr og flamme (1980, « Feu et flamme »), U3 (1983) et Kniven pȧ strupen (1991, « Le Couteau à la gorge »), achèvent d'asseoir sa réputation, définitivement consacrée par ses recueils d'essais, comme Loven vest for Pecos (1981, « La Loi à l'ouest du Pecos ») et Tyrannosaurus text (1988, « Texte du tyrannosaure »). Il rédigera ce dernier en réponse à l'accueil réservé à son roman biographique Det 7. klima (1986, « Le Septième Climat »), où il livre, à travers le parcours d'un immigrant asiatique, une étude de la vie culturelle et intellectuelle norvégienne à l'origine d'un véhément débat. Dans le roman Fimbul (1994), véritable tour de force, la critique sociale confine à une dimension métacritique et burlesque.

Kjartan Fløgstad, qui a reçu de nombreux prix, poursuit son œuvre, dans divers genres. Citons, par exemple : Antipoder (1996, « Antipodes »), un essai ; Evig varer lengst : eller where are all the lovers gone ? : komedie i to akter (2000), une comédie ; Brennbart (2004), prose ; deux romans, Grand Manila (2006) et Grense Jakobselv (2009, Des hommes ordinaires).

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. FLØGSTAD KJARTAN (1944- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • NORVÈGE

    • Écrit par Marc AUCHET, Régis BOYER, Georges CHABOT, Universalis, Lucien MUSSET, Claude NORDMANN
    • 24 666 mots
    • 24 médias
    ...Rolf Jacobsen (1907-1994) dont le souci constant est de lutter, dans des textes marmoréens, contre la dépersonnalisation ambiante (Ouvert la nuit, 1985). Kjartan Fløgstad cultive une évasion nourrie de poésie dans La Vallée de Portland (1977) et surtout dans U 3 (1983). Et, après Facettes (1962), ...

Voir aussi