ABDUL-JABBAR KAREEM (1947- )

Basketteur américain. Jouant en position de pivot, Kareem Abdul-Jabbar régna, du haut de ses 2,18 mètres, sur la scène de la National Basketball Association (N.B.A.) durant les années 1970 et 1980.

Ferdinand Lewis Alcindor, Jr. est né le 16 avril 1947 à New York. Le jeune Lew joue dans l'équipe du lycée catholique Power Memorial Academy pendant quatre ans, inscrivant durant ses études secondaires 2 067 points, un record pour la ville de New York. En 1965, il quitte le lycée et rejoint l'université de Californie à Los Angeles (U.C.L.A.). Il a tellement impressionné les observateurs par son gabarit et par sa réussite au smash (dunk) durant ses années de lycée que les dirigeants de la National Collegiate Athletic Association (N.C.A.A.), craignant qu'il ne domine trop nettement les compétitions universitaires, modifient les règles du jeu et interdisent tout simplement le smash dans le Championnat de la N.C.A.A. ! En dépit de cette nouvelle règle, Lew Alcindor inscrit 56 points lors de son premier match. Avec l'entraîneur John Wooden, Alcindor mène l'U.C.L.A. à la victoire lors de trois Championnats consécutifs (1966, 1967 et 1968) de la N.C.A.A. Durant ses années d'université, son équipe ne perdra que deux matchs. Cette curieuse règle qui interdit de smasher sera levée dès qu'Alcindor aura obtenu son diplôme et aura rejoint la N.B.A.

En 1969, il est choisi au premier tour de la draft N.B.A. par les Milwaukee Bucks. Il est bientôt élu rookie of the year (meilleur débutant de l'année) en 1970. En 1971, les Bucks remportent le Championnat de la N.B.A. et Alcindor se montre le meilleur joueur de la saison aussi bien en ce qui concerne le total de points marqués (2 596) que la moyenne de points inscrits par match (31,7), deux statistiques qu'il améliore encore en 1972 (2 822 points, avec une moyenne de 34,8). Converti à l'islam durant ses années universitaires, Alcindor se nomme Kareem Abdul-Jabbar à partir de 1971. Quatre ans plus tard, il quitte les Bucks pour les Los Angeles Lakers. Avec « Magic » Johnson, il est l'élément moteur de l'équipe qui remporte cinq Championnats de la N.B.A. (1980, 1982, 1985, 1987 et 1988). Dès 1984, Abdul-Jabbar bat le record de points inscrits par un joueur en N.B.A. durant toute sa carrière, détenu jusque-là par Wilt Chamberlain (31 419).

Le style de Kareem Abdul-Jabbar diffère des standards des meilleurs pivots de la N.B.A., Wilt Chamberlain et Willis Reed notamment, lesquels fondaient leur jeu sur une extraordinaire force physique. Moins puissant, Abdul-Jabbar possède, pour un joueur évoluant à ce poste, un shoot redoutable et une grâce innée dans les gestes qui accompagnent ses actions. Il invente notamment la technique du bras roulé (sky hook), qu'aucun défenseur ne réussit à contrer. Il offre également nombre de passes décisives à ses partenaires.

Abdul-Jabbar arrête la compétition à la fin de la saison 1988-1989, après avoir été élu most valuable player (M.V.P., meilleur joueur) de l'année à six reprises (1971, 1972, 1974, 1976, 1977, 1980), un record que même Michael Jordan n'égalera pas. À la fin de cette carrière extraordinairement longue, il a établi plusieurs records de la N.B.A., dont ceux du nombre de points inscrits (38 387), de paniers marqués (15 837) et de minutes jouées (57 446) au cours d'une carrière.

Abdul-Jabbar apparaît par la suite sur les écrans de télévision et dans quelques longs-métrages au cinéma, offrant notamment une prestation mémorable en incarnant un copilote dans la comédie Airplane ! (1980, Y a-t-il un pilote dans l'avion ?). Par ailleurs, il publie son autobiographie, Giant Steps, en 1983. S'inspirant en partie de sa propre expérience, il se penche également sur le sort réservé aux Noirs américains dans divers ouvrages, notamment Black Profiles in Courage : a Legacy[...]