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MAURY JEAN SIFFREIN (1746-1817)

Entré à l'Académie française en 1785 grâce à sa réputation de prédicateur, Maury siège à la Constituante, où il se révèle l'orateur le plus vigoureux de la droite. Ses mots sont célèbres. Aux révolutionnaires qui le poursuivent en criant : « Maury à la lanterne ! », il répond : « Y verrez-vous plus clair ? » Émigré en 1791, il reçoit du pape l'évêché de Montefiascone et le chapeau de cardinal. Chassé de Rome par les armées révolutionnaires, il mène une existence de proscrit puis se rallie, en 1806, à Napoléon. N'y est-il pas encouragé par la signature du Concordat ? Il appartient désormais à cet entourage napoléonien d'ecclésiastiques quelque peu ambigus, comme Pradt ou Fesch. En plein conflit avec le pape, l'Empereur nomme Maury administrateur provisoire du diocèse de Paris, le 14 octobre 1810. Coïncidence ? Le même jour, le baron Pasquier est appelé à la préfecture de police. Le rencontrant le soir de cette nomination, Maury lui aurait confié : « L'Empereur vient de satisfaire aux deux plus grands besoins de la capitale. Avec une bonne police et un bon clergé, il peut toujours être sûr de la tranquillité publique, car un archevêque est aussi un préfet de police. » Bien que Pie VII lui ait refusé l'investiture, Maury se maintient à l'archevêché jusqu'à la chute de l'Empire. Il meurt à Rome, réconcilié avec le pape.

— Jean TULARD

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Jean TULARD. MAURY JEAN SIFFREIN (1746-1817) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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