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SMUTS JAN (1870-1950)

Maréchal et homme politique sud-africain né le 24 mai 1870 à Bovenplaats, dans la colonie du Cap (auj. en Afrique du Sud), mort le 11 septembre 1950 à Irene, près de Pretoria.

Né dans une famille de calvinistes néerlandais, Jan Christiaan Smuts étudie les sciences et les arts à l'université de Stellenbosch. En 1891, il obtient une bourse pour suivre un cursus de droit au Christ's College à Cambridge. Élève brillant, il part ensuite à Londres, où il reçoit plusieurs prix d'excellence. Malgré un avenir académique prometteur, Smuts souhaite rentrer au pays.

Dès son retour au Cap en 1895, Smuts est attiré par la politique. Il soutient dans un premier temps Cecil Rhodes, Premier ministre de la colonie du Cap, mais se détourne de lui après le raid de Jameson visant à déstabiliser le Transvaal. Smuts s'installe alors à Johannesburg, puis à Pretoria en 1898, où le président Kruger le nomme procureur. À l'âge de 28 ans, Smuts se retrouve ainsi au cœur de la politique du Transvaal et, partant, de l'Afrique du Sud.

Durant la guerre des Boers, qui éclate en octobre 1899, Smuts, à la fois personnage public et militaire, fait des aller-retours entre Pretoria et le front. Lorsque les Britanniques occupent la ville, il reste au front et obtient au bout de quelque temps le commandement de sa propre troupe. Il utilise alors des tactiques de guérilla afin de briser les lignes de communication britanniques. En avril 1902, il envahit la colonie du Cap, avançant jusqu'à environ 200 kilomètres de la ville, mais se rend compte que ses modestes forces arrivent trop tard. Il prend alors part aux négociations qui mettent fin à la guerre, en 1902.

Le traité de Vereeniging (31 mai 1902) signe la fin de l'indépendance des républiques boers, mais Smuts continue à croire en une Afrique du Sud unie. Il retourne à Pretoria et à sa vie de famille, mais se retrouve malgré lui impliqué dans la vie publique. Avec le général Botha, il s'oppose à l'interprétation étroite que fait lord Milner du traité de paix et insiste sur les droits des Boers. Tous deux souhaitent avant tout obtenir l'autonomie pour les deux anciennes républiques, l'État libre d'Orange et le Transvaal, prérequis à la réunion des quatre colonies, statut qu'ils atteindront en 1906 pour le Transvaal et en 1910 pour l'Union sud-africaine. Smuts désire cependant que le pays conserve un lien étroit avec le Royaume-Uni. Il demeurera alors jusqu'à sa mort proche des intérêts britanniques, position qui lui attirera la haine de nombreux Afrikaners et nationalistes.

Lorsqu'éclate la Première Guerre mondiale, Smuts se retrouve impliqué dans la politique internationale. Après avoir, avec Botha, réprimé la rébellion en Afrique du Sud, conquis le Sud-Ouest africain et lancé une campagne en Afrique de l'Est, il se rend au Royaume-Uni pour la conférence impériale de mars 1917. Le Premier ministre Lloyd George reconnaît aussitôt ses qualités et le nomme au cabinet de guerre. Il réorganise alors l'aviation britannique et prend part à toutes les grandes décisions liées au conflit. Lors de la conférence de paix réunie à Versailles en 1919, il est l'instigateur du système des mandats coloniaux et proteste contre le traité, qu'il juge écrasant pour l'Allemagne.

À la mort de Botha, quelques mois plus tard, Smuts devient Premier ministre d'Afrique du Sud. Vaincu en 1924 par une coalition de nationalistes, dirigés par Janus Hertzog, et de travaillistes, il passe dans l'opposition où il reste jusqu'en 1933, date à laquelle il s'allie avec Hertzog contre les nationalistes les plus virulents. Smuts accepte alors un poste dans le cabinet d'Hertzog mais, contrairement à ce dernier, est favorable à l'entrée en guerre de l'Afrique du Sud aux côtés du Royaume-Uni. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate en septembre 1939, sa position[...]

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Écrit par

  • : ancien président de l'Institut sud-africain des relations raciales
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis et Leopold MARQUARD. SMUTS JAN (1870-1950) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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