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MARAJO ÎLE DE

L'île de Marajo, très étendue, se trouve dans l'embouchure de l'Amazone et forme avec les petites îles voisines une importante aire culturelle de la basse Amazonie. Cinq phases chrono-culturelles ont été identifiées.

La phase la plus ancienne, Ananatuba (~ 1000-~ 200), correspond à des proto-agriculteurs, fabriquant une céramique assez élaborée. Les villages comprenaient de vastes maisons collectives, construites sur pilotis ; ils étaient établis à la limite de la forêt, aux abords des cours d'eau.

La deuxième phase, Mangueiras (~ 1000-100), correspond à des horticulteurs dont les villages étaient situés dans la forêt, à l'abri des crues saisonnières.

La troisième phase, Formiga (~ 100-400), est représentée par des groupes vivant dans des villages formés de maisons communautaires bâties sur des élévations naturelles, près des cours d'eau. Ils fabriquaient une céramique de moindre qualité que celle des phases antérieures et pratiquaient l'incinération des morts.

La quatrième phase, Marajoara (400-1350), correspond à des groupes sans doute apparentés aux agriculteurs sub-andins. D'un haut niveau socioculturel, ils occupaient les plaines du centre et de l'est de l'île, vivant dans des sites où se trouvaient également les nécropoles et les centres cérémoniels. L'ensemble était construit sur des tertres artificiels qui protégeaient des crues. Ils pratiquaient l'inhumation dans des urnes en céramique, richement ornées de motifs peints, incisés ou excisés, au décor géométrique, abstrait ou figuratif.

La dernière phase, Arna, correspond aux groupes indigènes qui subsistaient quand arrivèrent les Européens. Les Arnas, venus des confins de la Guyane, étaient des horticulteurs ; leurs sites comprenaient une seule habitation communautaire construite près des côtes, à proximité des cours d'eau. Leurs nécropoles étaient, au contraire, éloignées des habitats, dans la forêt ; ils pratiquaient l'inhumation dans des urnes.

— Jean-François BOUCHARD

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Pour citer cet article

Jean-François BOUCHARD. MARAJO ÎLE DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AMÉRINDIENS - Amazonie et Guyanes

    • Écrit par Simone DREYFUS-GAMELON, Universalis
    • 5 651 mots
    • 2 médias
    Une telle organisation s'est implantée aussi, tardivement, dans la grande île de Marajó (47 694 km2), située presque sous l'équateur, à l'embouchure de l'Amazone. Succédant à des « phases culturelles » de type amazonien et plus particulièrement guyanais, la civilisation de Marajó proprement...
  • PRÉCOLOMBIENS - Amérique du Sud

    • Écrit par Jean-François BOUCHARD, André DELPUECH, Universalis, Danièle LAVALLÉE, Dominique LEGOUPIL, Stéphen ROSTAIN
    • 23 220 mots
    • 3 médias
    La culture la plus représentative de cette tradition Polychrome est celle de Marajoara qui se développe de 450 à 1350 après J.-C. dans l'île de Marajó, berceau de cette tradition dans l'embouchure de l'Amazone. De grands tertres de terre sont édifiés autour du lac Ararí. Ces monticules, d'une hauteur...

Voir aussi