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ADAMS HENRY BROOKS (1838-1918)

Un arrière-grand-père, John Adams, un grand-père, John Quincy Adams, présidents des États-Unis ; un père, Charles Francis Adams, ambassadeur à Londres pendant la guerre de Sécession : une telle généalogie fait comprendre l'homme. Henry Adams appartient à la première first family des États-Unis. Et le fait qu'il n'ait à aucun moment exercé quelque pouvoir explique ce sentiment de l'échec dont il fait le thème essentiel de son œuvre. Mais si Henry Adams a « échoué » sur le plan politique, il est devenu l'un des écrivains les plus originaux de son pays.

Sa vie

Il est né à Boston le 16 février 1838. Après des études à Harvard (1854-1858), il séjourne en Allemagne, puis, de 1861 à 1868, il est le secrétaire particulier de son père à l'ambassade des États-Unis à Londres ; après s'être essayé au journalisme politique à Washington, il accepte, en 1870, sur les instances de sa famille, une chaire d'histoire du Moyen Âge à Harvard. Sans préparation – ni vocation particulière –, il s'affirme comme un excellent professeur, l'un des tout premiers des États-Unis à avoir eu recours à la formule du séminaire. En 1872, il a épousé Marian Hooper, de Boston ; ils n'ont pas d'enfants. Quand on lui confie, en 1877, les papiers d'Albert Gallatin, ministre des Finances de Jefferson, il démissionne et s'installe à Washington. La biographie de Gallatin (4 vol., 1879), celle de John Randolph, politicien de la même époque (1883), puis l'Histoire des États-Unis d'Amérique sous les présidences de Thomas Jefferson et James Madison (9 vol. publiés entre 1884 et 1891) vont occuper ces années. Adams écrit aussi deux romans qui resteront longtemps anonymes : Démocratie (1880), peinture de la décadence des mœurs politiques, et Esther (1884), sur la régression des valeurs religieuses. Marian Adams a servi de modèle pour l'héroïne de ce dernier livre dont Adams dira qu'il l'a « écrit avec le sang de son cœur ». En décembre 1885, Mrs. Adams, très affectée par la mort de son père, se suicide. L'Histoire des États-Unis sitôt terminée, Adams se lance dans une série de voyages, d'abord vers l'Orient et dans les mers du Sud, en compagnie du peintre John La Farge ; il écrit un livre sur l'histoire de Tahiti, qui paraît en 1893. Il mène ce qu'il appelle son existence « posthume », vie en réalité de plus en plus intensément imaginative, surtout après sa découverte de Coutances, du Mont-Saint-Michel et de Chartres en 1895. Il prend l'habitude de passer une moitié de l'année en France. Une autre femme, Mrs Cameron, est entrée dans sa vie. En 1904, il publie à compte d'auteur Mont-Saint-Michel et Chartres, puis, pour servir de pendant, L'Éducation de Henry Adams (1907). En 1910, dans Une lettre aux professeurs d'histoire américains, il expose ses théories sur l'histoire. Ses dernières années sont marquées par sa passion pour les chansons françaises du Moyen Âge. Il meurt à Washington le 26 mars 1918.

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, professeur de littérature africaine anglophone à l'université de Paris-XII

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Pour citer cet article

Robert MANE. ADAMS HENRY BROOKS (1838-1918) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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