Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LAROCHE GUY (1921-1989)

Homme de tradition, élevé dans le sérail, mais aussi homme de la modernité, Guy Laroche fut un couturier clairvoyant et attentif aux mutations du monde de la mode.

Né le 16 juillet 1921, dans une famille d'hôteliers installés à la Rochelle, sa ville natale, il est, dès 1949, assistant chez Jean Dessès où il travaille pendant cinq ans ; là il découvre l'art du flou et les drapés savants. À la fin des années 1950, il forme avec Hubert de Givenchy, Pierre Cardin et Yves Saint Laurent la nouvelle vague de créateurs qui en finissent avec le new-look.

Le 1er février 1957, il ouvre seul au 37, avenue Franklin-Roosevelt ce qu'il appelle son « couloir » ; dans ce petit appartement décoré de toile à matelas, il lance sa première collection qui connaît un succès immédiat. Dès lors, « la plus petite maison de couture » de Paris prélude à la brillante réussite de l'univers Guy Laroche.

Il crée un style fait de souplesse et de couleurs. Il aime une mode où la femme puisse évoluer avec aisance, en vêtement de sport raffiné et en tenue de soirée sophistiquée ; le mot confort ne l'effraie pas, ses innovations n'ont pas un goût de provocation. Couturier de l'élégance calme et épanouie, il chérit particulièrement certains thèmes qu'il décline dès 1957 : il développe l'art du décolleté « bénitier », au drapé fluide, tandis que la beauté d'un dos de femme l'inspirera tout au long de sa carrière. Ce décolleté « ludique » plonge jusqu'à la taille en 1957, se voile d'une cascade de jais en 1958, révèle la chute de reins de Mireille Darc dans le célèbre fourreau qu'elle portait dans le film Le Grand Blond avec une chausssure noire, en 1972, et se voile de dentelle pour sa dernière collection de l'automne-hiver de 1988-1989. Il réinvente les robes perlées, les dos blousants, la robe-sac et la robe-bijou. Il aime les manteaux plissés assortis de petits bonnets, le tailleur-pantalon et même la salopette de jersey, et fait chanter les couleurs nouvelles, corail, mandarine, saumon ou le délicat turquoise.

Homme preste à saisir l'évolution de notre société, Guy Laroche part travailler deux ans aux États-Unis pour les fabricants de prêt-à-porter lorsqu'il quitte la maison Jean Dessès, en 1956. Ainsi, lorsqu'en 1961 il s'installe au 29, avenue Montaigne, choisit-il d'y ouvrir sa première boutique de prêt-à-porter haute couture « Guy Laroche Femme », bientôt suivie, en 1966, par celle de « Guy Laroche Monsieur ». Il pressent que la fin de cette décennie marquera un tournant dans la mode. Par son association avec la société Bic, il marque sa volonté d'élargir ses activités avec, en 1974, une première collection de prêt-à-porter diffusion, confiée à Guy Bouvier. C'est le départ pour la grande aventure industrielle de la société Guy Laroche, qui fabrique des marques célèbres (Gaston Jaunet, Christian Aujard, Tricosa... ), possède deux usines à Cholet, emploie plus de neuf cents personnes et exporte deux cent cinquante licences.

Guy Laroche reçoit son second dé d'or en janvier 1989 ; le premier lui avait été remis en juillet 1985 pour sa collection automne-hiver de 1985-1986, récompense suprême pour un couturier, en hommage à sa collection 1989, peu de temps avant sa mort, le 17 février 1989.

Peu avant sa mort Guy Laroche avait désigné comme successeur Angelo Talazzi qui a dirigé la haute couture de la maison jusqu'en 1993. Michel Klein lui succédera alors mais le département haute couture cessera ses activités en 1996. C'est Alber Elbaz qui devient le directeur artistique en septembre 1996 de la maison Guy Laroche, qui se développe désormais dans quatre secteurs principaux : la mode féminine (le prêt-à-porter de luxe, Guy Laroche collection, le prêt-à-porter Ville), Guy Laroche Homme, la collection Accessoires et les [...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Fabienne FALLUEL. LAROCHE GUY (1921-1989) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )