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MAYNARD FRANÇOIS (1582-1646)

Son principal biographe n'a pas réussi à imposer l'orthographe Mainard. Fils d'un conseiller au parlement de Toulouse, il est reçu avocat, puis, attiré par les lettres, vient à Paris comme secrétaire de la reine Margot à l'hôtel de Sens, rendez-vous de poètes (1605 ?). C'est alors qu'il aurait écrit le Philandre, poème pastoral d'authenticité contestée ; il rime aussi avec soin des pièces obscènes, selon la mode, et des pièces pieuses. En 1606-1607, il devient l'« écolier » de Malherbe, et conquiert vite une réputation que consacre son ample participation aux Délices de la poésie françoise de 1615. Marié en 1611, président au présidial d'Aurillac jusqu'à 1628, il séjourne habituellement dans son domaine de Saint-Céré (Lot), vient quand il le peut à Paris, où il a pour amis des poètes plus ou moins libertins, Théophile, Saint-Amant, Colletet, et l'obscur Flotte. Il partage leurs opinions, mais évite de se compromettre. Il entre en relations avec Guez de Balzac. Le choix de ses protecteurs, Cramail, Bassompierre, Montmorency, inspire à Richelieu une froideur que renforcent les sollicitations importunes de Maynard. En fait d'emploi, il n'obtient rien, entre avec peine à l'Académie. Secrétaire de l'ambassadeur Noailles à Rome, il se brouille à mort avec lui (1636). Il se retire alors à Saint-Céré où l'attachent des deuils (un fils, une fille, sa femme) et la résignation. Il meurt après un voyage à Paris où il s'est décidé à publier un choix de ses œuvres (1646).

Technicien du vers, il renchérit parfois sur les exigences malherbiennes et rejette les trois quarts de ses pièces isolées. Les épigrammes ont fait sa gloire, malgré le manque de pointe relevé par Malherbe. Mais il imprime une vigueur saisissante ou une douceur mélancolique à des odes (À la belle vieille, À Alcippe), des épîtres (À Flotte), des sonnets, et mérite d'être relu.

— Jean MARMIER

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne

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Jean MARMIER. MAYNARD FRANÇOIS (1582-1646) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )