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FASCIITE NÉCROSANTE

La fasciite nécrosante est une infection qui se généralise rapidement, atteignant les couches sous-cutanées et la couche adipeuse. Elle est due à un groupe de bactéries pathogènes connues sous le nom de streptocoques du groupe A, et plus particulièrement à la bactérie Streptococcus pyogenes. Surnommée « cellulite gangreneuse » ou « maladie dévoreuse de chair », la fasciite nécrosante est rare, mais peut engager le pronostic vital. Le taux de mortalité est proche de 50 p. 100.

La bactérie qui en est responsable pénètre dans le corps par les muqueuses ou par agression de la peau. Dans de nombreux cas, il n'existe ni plaie ni souvenir d'une quelconque lésion ou coupure, de sorte que la porte d'entrée n'est pas connue. L'infection débute par une légère éruption, une sensibilité à la pression et à la chaleur, et un léger œdème. Dans les 24 à 48 heures qui suivent, l'éruption devient foncée et des bulles se forment. La gangrène s'installe et le tissu sous-cutané commence à se nécroser.

Naguère, les streptocoques du groupe A étaient responsables d'épidémies de scarlatine, de rhumatisme articulaire aigu et de choc septique. Dans les années 1980 et 1990, des souches plus virulentes de streptocoques ont émergé, provoquant des infections au pronostic sombre, parmi lesquelles la fasciite nécrosante. L'accroissement du nombre d'infections graves à streptocoques du groupe A pourrait être dû à l'augmentation du nombre de patients traités par immunosuppresseurs, notamment ceux ayant subi une transplantation ou souffrant du sida, d'un diabète, d'un cancer, etc. Des mutations de la bactérie pourraient avoir contribué à l'accroissement de l'incidence de la fasciite nécrosante.

Les streptocoques du groupe A produisent divers facteurs de virulence qui leur permettent d'échapper aux mécanismes de défense de leur hôte et par conséquent de provoquer la maladie. Ces facteurs comprennent les capsules de polysaccharides de ces bactéries, des protéines M qui entravent la phagocytose, des enzymes qui induisent une dégradation des tissus de l'hôte, et des toxines qui provoquent une surstimulation du système immunitaire, entraînant ainsi une fièvre et un choc septique.

La fasciite nécrosante doit être traitée immédiatement après le diagnostic. Il est souvent nécessaire de recourir à la chirurgie pour retirer le tissu nécrosé. Parfois, l'amputation des membres atteints est indispensable. Le traitement comporte aussi l'antibiothérapie par pénicilline ou clindamycine.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. FASCIITE NÉCROSANTE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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