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BLONDE DIDIER (1953- )

Didier Blonde - crédits : Gallimard/ Opale/ Leemage

Didier Blonde

L'écrivain Didier Blonde a vécu dans la même rue qu’Arsène Lupin, à Neuilly. Il fait état de cette découverte dans Carnet d’adresses, un essai publié en 2010, et on lira cela comme un signe : « Presque tout ce que j’écris trouve son origine dans les Arsène Lupin : les thèmes du masque, de l’identité, Paris, les adresses, le cinéma muet, le mystère, le secret, le rapport à l’histoire, les figures féminines. » Ainsi résume-t-il son œuvre dans un long entretien paru en 2017 dans La Femelle du requin.

Un écrivain détective

Didier Blonde est né à Paris en 1953. Il a été professeur de lettres, après avoir un temps travaillé comme photographe. Il publie des nouvelles, des romans et des essais littéraires depuis 1985 et la plupart de ses textes se présentent comme des enquêtes. Car, comme il l’écrit dans L’Inconnue de la Seine (2012), roman autour des masques et du secret, toute littérature est policière. L’enquête se déroule en deux temps : d’abord sur les lieux réels, ensuite dans l’écriture. Cette seconde étape est un parcours. Écrire joue comme un révélateur, au sens où on l’entend en chimie : les images, d’abord troubles, se fixent ; révélateur psychologique aussi : le geste accompli sur la page apprend autant sur soi que sur son objet.

L’écrivain se fait donc détective. Il cherche des traces sur les lieux, dans les archives de la ville, parfois dans les bibliothèques, et auprès d’éventuels témoins. Il œuvre en chiffonnier, au sens où Walter Benjamin l’entendait : « Chiffonnier ou poète – le rebut leur importe à tous les deux ». Dans Baudelaire en passant (2003), Didier Blonde, partant des adresses parisiennes du poète, raconte la ville que ce dernier a connue, montre comment la boue des rues devient or, mais aussi comme on trébuche sur le pavé inégal, et sur les mots. Les listes de l'annuaire Didot-Bottin sont les autres sources de l’enquêteur. Le carnet d’adresses est son outil privilégié : l’adresse est en effet un « roman minuscule » et tel immeuble « un carrefour de citations ». Cette richesse de la ville, Didier Blonde la résume dans Les Fantômes du muet (2007) : « Assis à une terrasse ou derrière une vitre, sur une banquette, je ne voudrais être que l’encyclopédiste d’un carrefour ou d’un bout de trottoir. »

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Norbert CZARNY. BLONDE DIDIER (1953- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Didier Blonde - crédits : Gallimard/ Opale/ Leemage

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