Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CONSUL, Rome

Les deux consuls occupent la plus haute magistrature de Rome. Héritiers des rois, ils ont repris leurs pouvoirs : ils possèdent l'imperium domi et militiae (commandement civil et militaire), la potestas (capacité d'intimer des ordres), ils peuvent réunir le Sénat et le peuple, intervenir en justice (coercitio) et prendre les auspices (ils interprètent les avis des dieux en observant le vol des oiseaux). Ils sont cependant soumis aux mêmes contraintes que celles qui pèsent sur les autres magistrats : ils constituent un collège (de deux membres), et leur charge, qui est aussi un honneur, est soumise à l'élection par les comices centuriates ; elle est annuelle, mais l'itération immédiate (renouvellement du pouvoir) est interdite. Leurs privilèges expriment la « majesté » du peuple romain : ils sont précédés par douze licteurs qui tiennent des faisceaux, portent une toge prétexte et possèdent un siège « curule » ; ils donnent leurs noms à l'année (on dit que tel événement s'est passé « sous le consulat de X et de Y »). En cas de crise, le Sénat leur remet tout le pouvoir par le sénatus-consulte ultime (« Que les consuls veillent à ce que l'État ne souffre aucun dommage ») ; ils peuvent alors nommer un dictateur. Si un consul « ordinaire » meurt en poste, il est remplacé par un « suffect ». Après son année de charge, le magistrat peut conserver son pouvoir, mais il l'exerce alors en province (c'est un imperium maius), et il porte le titre de proconsul.

Sous l'Empire, le souverain confisque à son profit tous les pouvoirs réels. Mais les titres restent, sont très recherchés, et les épithètes se multiplient (consul désigné, ordinaire, ancien consul ou consulaire, et nombreux consuls suffects, désignés tout au long de l'année). La magistrature suprême est alors réduite au rang d'une légion d'honneur.

— Yann LE BOHEC

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Yann LE BOHEC. CONSUL, Rome [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AUGUSTE CAÏUS JULIUS CAESAR OCTAVIANUS AUGUSTUS ou OCTAVE (63 av. J.-C. - 14 apr. J.-C.)

    • Écrit par Claude NICOLET
    • 6 081 mots
    • 5 médias
    En outre, Auguste est aussi consul (il le restera sans interruption jusqu'en 23, année où le régime subit d'importantes modifications). Cette magistrature lui permet d'exercer une sorte de présidence de la République assez souple sur Rome, l'Italie, et sur les autres magistrats, avec droit de regard éventuel...
  • CURSUS HONORUM

    • Écrit par Jean-Pierre MARTIN
    • 381 mots

    La notion légale de cursus honorum, ordre hiérarchisé des magistratures électives permettant l'accès au Sénat, apparut à Rome en ~ 180. Jusqu'alors, un citoyen pouvait briguer n'importe quelle magistrature sans avoir rempli les autres. Quand le Sénat désira contrôler les carrières...

  • ITALIE - Histoire

    • Écrit par Michel BALARD, Paul GUICHONNET, Jean-Marie MARTIN, Jean-Louis MIÈGE, Paul PETIT
    • 27 498 mots
    • 40 médias
    L'apparition des consuls, dont le nom même reste inexpliqué, est obscure : après la chute des rois, on aurait créé deux praetores maiores au lieu d'un praetor maximus, afin de satisfaire des tendances rivales, et ces préteurs auraient reçu, dans la première partie du ve siècle, le nom de...
  • LOIS LICINIO-SEXTIENNES

    • Écrit par Xavier LAPRAY
    • 244 mots

    Les lois licinio-sextiennes, en ouvrant l'accès aux charges publiques, mettent fin au conflit qui opposait à Rome le patriciat à la plèbe depuis près d'un siècle. Jusqu'alors, l'exercice du pouvoir était en effet confisqué par le patriciat – groupe d'anciennes et puissantes familles qui siégeaient...

  • Afficher les 8 références

Voir aussi