Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MORICE CHARLES (1861-1919)

Poète et essayiste français, Charles Morice fut l'un des principaux théoriciens du symbolisme. Il collabore avec Jean Moréas quand celui-ci rédige, en 1886, le « Manifeste du symbolisme » dans Le Figaro ; c'est d'ailleurs Morice qui, sans doute, donne son nom à l'école au moment où elle se distingue des décadents. En 1888, il publie Demain, questions d'esthétique, qui deviendra deux ans plus tard La Littérature de tout à l'heure. C'est la première étude assez vaste sur le nouveau mouvement dont il se fait le porte-parole. Mais il y manifeste un dogmatisme qui nuit souvent à la rigueur de ses analyses et qui transforme son livre en pamphlet. Il voudrait préciser quels sont les rapports de la vérité et de la beauté, en s'éloignant à la fois du Parnasse et de l'esthétique baudelairienne. Morice illustre le formalisme, qui sera l'un des travers du symbolisme, déjà dans son texte, souvent désagréable à force d'être verbeux. Il publie encore des romans et quelques recueils de poèmes, obscurs et hermétiques ; il fait quelques traductions du russe et des études critiques sur la poésie, mais sans jamais dépasser le cercle des initiés. Un drame, Chérubin, est mis en scène en 1891. Mais c'est surtout à partir de l'expérience de sa conversion qu'un certain bruit va se faire autour de son nom : il raconte sa conversion au catholicisme dans Le Retour ou Mes Maisons (1913), qu'il présente comme un acte de foi retentissant. Après sa mort seront encore publiés deux recueils, l'un en prose, Quincaille (1919), l'autre en vers, Le Rideau de pourpre (1921), où apparaît un peu plus d'harmonie et où le langage se fait plus simple pour l'exprimer.

— Antoine COMPAGNON

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université Columbia, États-Unis

Classification

Pour citer cet article

Antoine COMPAGNON. MORICE CHARLES (1861-1919) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi