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RUUD BIRGER (1911-1998)

Champion de ski norvégien, Birger Ruud fut le plus brillant représentant d'une fratrie qui s'illustra dans les compétitions internationales. Spécialiste du saut à skis, il remporta deux médailles d'or aux jeux Olympiques (1932, 1936) et fut trois fois champion du monde. Son frère aîné, Sigmund, fut médaillé d'argent lors de l'épreuve olympique de saut à skis en 1928 ; son frère cadet, Asbjørn, fut champion du monde dans la même discipline en 1938.

Né le 23 août 1911 dans la ville minière (argent) de Kongsberg, Birger Ruud devient l'un des meilleurs sauteurs à skis de Norvège durant les années 1930. Son frère aîné, Sigmund, est donc le premier de la famille à s'illustrer, obtenant la médaille d'argent aux jeux Olympiques de Saint-Moritz en 1928, puis le titre mondial l'année suivante. Mais Birger va rapidement surpasser ses performances. Ainsi, à dix-neuf ans et demi, il remporte le concours de saut à skis des Championnats du monde (il sera encore deux fois champion du monde, en 1935 et en 1937). À cette époque, les Norvégiens n'ont guère de rivaux en saut à skis et trustent donc les médailles. Aux jeux Olympiques de Lake Placid, en 1932, trois Norvégiens figurent sur le podium : Birger Ruud, grâce à un excellent second saut à 69 mètres, souffle la médaille d'or à Hans Beck, alors que Kaare Wahlberg se classe troisième.

Mais Birger Ruud a plusieurs cordes à son arc. Au début des années 1930, le ski alpin commence à être reconnu comme une discipline sportive de compétition (les premiers Championnats du monde sont organisés en 1931). Le jeune homme, avide de nouveaux défis, s'essaye à ce sport et se classe troisième du combiné alpin aux Championnats du monde de Mürren en 1935.

Birger Ruud - crédits : Ullstein Bild/ Getty Images

Birger Ruud

En 1936, aux jeux Olympiques de Garmisch-Partenkirchen, le ski alpin est inscrit au programme, sous la forme du combiné qui seul donne droit aux médailles. Birger Ruud se classe premier de la descente, une épreuve où ses qualités de vitesse font merveille, mais termine loin des meilleurs dans le slalom et il ne prend que la quatrième place du combiné. La compétition de saut spécial se déroule le dernier jour des Jeux, devant une foule nombreuse, en présence d'Adolf Hitler et de l'état-major nazi. Sous une pluie fine, Birger Ruud, dont le style atteint une quasi-perfection malgré les conditions atmosphériques, s'adjuge sa seconde médaille d'or, grâce à deux bonds à 75 mètres et 74,5 mètres, devant le Suédois Sven Eriksson, qui s'est posé deux fois à 76 mètres mais dont le style est moins assuré.

La Seconde Guerre mondiale provoque l'annulation des Jeux de 1940 et de 1944, privant peut-être Birger Ruud de plusieurs médailles. Birger Ruud ne reste pas inactif pour autant : il organise des compétitions de ski, dont la recette est versée à la résistance norvégienne, ce qui lui vaut d'être interné par les nazis dans le camp de Grini, près d'Oslo, en 1943. Libéré, il travaille activement pour la résistance.

En 1948, à l'occasion des premiers Jeux de l'après-guerre organisés à Saint-Moritz, Birger Ruud accompagne l'équipe norvégienne, en tant qu'entraîneur assistant. Mais, durant la nuit précédant la compétition de saut à skis, la météo devient très mauvaise ; dans ces conditions, il décide de remplacer un concurrent plus jeune qui manque d'expérience. Ruud, âgé de trente-six ans et demi, enchante le public et obtient la médaille d'argent, derrière son compatriote Petter Hugsted.

Après sa retraite sportive, il crée une entreprise de fabrication de skis à Kongsberg et est à l'origine de la fondation d'un musée du ski dans la même ville. Il s'éteint le 13 juin 1998 dans sa ville natale.

— Universalis

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Universalis. RUUD BIRGER (1911-1998) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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