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BIFACES

Si l'on met à part les animaux qui fabriquent des « objets » prévus par leur programme génétique (araignées, fourmis, etc.), les frontières entre les objets produits par les singes et ceux des hommes sont perméables. Les chimpanzés façonnent des outils pour casser les noix, outils dont la forme varie suivant les régions. Petits, ils ont appris de leurs parents à fabriquer ces outils. Mais c'est à partir d'Homo habilis, il y a 2 millions d'années, que le nombre et la variété des outils n'ont cessé d'augmenter : la mémoire de l'espèce est de moins en moins génétique et de plus en plus « culturelle », transmise par les objets, qui marquent en même temps l'identité des groupes. Un pas de plus est franchi avec Homo erectus, il y a 600 000 ans, quand apparaissent en même temps que la maîtrise du feu les « bifaces », premiers objets symétriques taillés sur les deux faces. Dans la mesure où la symétrie n'ajoute rien à l'efficacité technique de ces objets tranchants, on peut y voir les premières recherches esthétiques de l'histoire de l'humanité, et penser, comme le préhistorien André Leroi-Gourhan, que la recherche du beau est l'un des moteurs de l'hominisation.

— Jean-Paul DEMOULE

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et à l'Institut universitaire de France

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Pour citer cet article

Jean-Paul DEMOULE. BIFACES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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