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BERTOLDO DI GIOVANNI (1420 env.-1491)

Selon le témoignage de Vasari, Bertoldo di Giovanni était très âgé lorsqu'il mourut, le 30 décembre 1491, à Poggio a Caiano. On en a déduit assez arbitrairement, qu'il était né vers 1420. Élève de Donatello, il fut son collaborateur pour la seconde chaire de San Lorenzo, qu'il acheva après la mort de son maître en 1466. Il passa (vers 1479 ?) au service des Médicis, et fut même sans doute un des familiers de Laurent le Magnifique ; l'inventaire des collections médicéennes mentionne trois œuvres de lui (Bataille de cavaliers et de fantassins et Crucifixion, musée du Bargello, Florence ; Centaure, perdu). Le Bellérophon domptant Pégase (Kunsthistorisches Museum, Vienne), qui porte sa signature ainsi que celle du fondeur Adriano Fiorentino, pourrait être une œuvre assez précoce.

Par comparaison avec ces rares œuvres certaines, on a attribué à Bertoldo un certain nombre de petits bronzes et de plaquettes : Arion, dit aussi Apollon ou Orphée (musée du Bargello), Hercule à cheval (Pinacoteca Estense, Modène), Hercule et les Pommes du jardin des Hespérides (Victoria and Albert Museum, Londres), Vierge entourée d'anges (musée du Louvre). Son œuvre de médailleur est mieux connue (Frédéric de Montefeltre, 1474 ; Mahomet II, 1481). On a aussi tenté de lui attribuer des sculptures en marbre à Padoue (tombes du Gattamelata et de son fils, au Santo) ou en stuc à Florence (reliefs du palais Scala-Gherardesca) ; il est possible qu'il ait donné le modèle de la frise en terre cuite émaillée de Poggio a Caiano. Malgré un œuvre peu abondant, Bertoldo occupe une place de choix parmi les artistes du Quattrocento florentin. D'une part, il a été le premier sculpteur important à s'être presque exclusivement consacré à la création de petits bronzes, élevant au rang d'un genre majeur ce qui n'était jusque-là que la menue monnaie de la grande sculpture ou une activité lucrative pour fondeur habile. D'autre part, en tant que « conservateur » des collections d'antiques réunies par les Médicis au jardin de San Marco, il fut le maître tout désigné des jeunes artistes qui s'y assemblaient. Par son intermédiaire, l'héritage de Donatello fut transmis au jeune Michel-Ange.

— Jean-René GABORIT

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Écrit par

  • : conservateur général chargé du département des Sculptures, musée du Louvre

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