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AU BONHEUR DES DAMES, Émile Zola Fiche de lecture

Publié en feuilleton dans Gil Blas entre décembre 1882 et mars 1883 et aussitôt après en volume chez Charpentier, Au Bonheur des dames est le onzième volume de la série des Rougon-Macquart. Il suit Pot-Bouille (1882), avec lequel il constitue une sorte de diptyque d'Octave Mouret. Médité depuis longtemps (dès 1868, Zola avait projeté de mettre en scène un « spéculateur sur le haut commerce »), le roman fut accueilli d'autant plus favorablement par la critique qu'il tranchait, par son optimisme et sa fin morale, avec les noirceurs de L'Assommoir, de Nana ou de Pot-Bouille. L'année suivante, La Joie de vivre, au titre on ne peut plus antiphrastique (il s'agit de l'une des œuvres les plus sinistres de Zola), allait se charger de décevoir ceux qui avaient cru à une métamorphose de l'écrivain.

L'irrésistible ascension d'Octave Mouret

Arrivée à Paris avec ses deux frères, Denise est embauchée au grand magasin Au bonheur des dames que le directeur, Octave Mouret, a hérité de sa femme. Tandis que le jeune patron parvient à faire financer l'agrandissement de son entreprise par le baron Hartmann, Denise découvre la jalousie et la rivalité entre vendeuses. Contrainte de travailler aussi à l'extérieur pour compenser son maigre salaire, elle est dénoncée et renvoyée. Elle travaille alors dans diverses boutiques qui périclitent, incapables qu'elles sont de supporter la concurrence avec le Bonheur. Un jour, par hasard, Denise rencontre Octave Mouret, qui s'éprend d'elle et la réintègre. Malgré la jalousie de Mme Desforges, la maîtresse d'Octave, et son refus de céder aux avances de ce dernier, elle continue de progresser au magasin, où elle est bientôt nommée « première », tandis que la plupart des petits commerçants du quartier font faillite. Finalement, la jeune femme accepte la demande en mariage de Mouret, qui coïncide avec la grande vente du blanc.

Le roman associe deux intrigues : l'une, sociale, raconte l'irrésistible ascension d'Octave Mouret aux dépens des petits commerçants du quartier, scandée par trois grandes ventes : les nouveautés d'hiver, les nouveautés d'été et le blanc ; l'autre, amoureuse, voit Denise résister longtemps au séducteur tout en approuvant ses méthodes commerciales, pour finir par répondre à son amour apparemment sincère : implacable racheteur des boutiques qu'il étrangle, Mouret est donc « racheté » lui-même par l'amour de Denise, qui vient pour ainsi dire justifier son énergie, tout en laissant espérer qu'il en découlera un progrès social.

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Guy BELZANE. AU BONHEUR DES DAMES, Émile Zola - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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