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INDRIDASON ARNALDUR (1961- )

Arnaldur Indridason - crédits : Sophie Bassouls/ Sygma/ Getty Images

Arnaldur Indridason

Auteur de romans policiers, Arnaldur Indridason est devenu en quelques années l'écrivain islandais le plus populaire de son pays. Né le 28 janvier 1961, à Reykjavik, d'un père, Indridi G. Porsteinsson, lui-même écrivain, il fait des études supérieures à l'université d'Islande où il obtient un diplôme d'histoire (1996). Devenu journaliste, il travaille au Morgunblađiđ (1981-1982) avant de devenir critique de cinéma dans le même journal (1986-2001), puis de vivre de sa plume en écrivant des romans.

La partie la plus importante de son œuvre consiste en une série de romans consacrée au commissaire Erlendur Sveinsson qui, de 1997 à 2013, connaîtra treize enquêtes. Ce policier officie dans un pays de 300 000 habitants où les faits divers sont portion congrue tandis que le « polar » ne fait pas partie des traditions nationales. Malgré ce lourd handicap, Analdur Indridason, se réclamant de l'influence du couple de romanciers suédois Maj Sjowall et Per Wahlöö, publie des enquêtes policières qui s'inscrivent dans la mouvance du roman noir. Son troisième opus, La Cité des jarres (2000), traduit en 2005, a permis aux lecteurs français de découvrir avec ravissement ce nouvel enquêteur. Il ne travaille pas seul, mais avec deux assistants : un homme, Sigurdur Oli et une femme, Elinborg. Cette série avait débuté avec deux titres, Synirduftsins (1997) et Daudarósir (1998).

Avec La Cité des jarres, le trio d'enquêteurs s'est fait connaître et apprécier par les lecteurs français et ceux des très nombreux pays où les livres ont été diffusés. Dans ce récit, Erlendur et ses collègues enquêtent sur l'assassinat à coups de cendrier d'un vieillard, un certain Holberg, retrouvé mort dans son salon. L'étrange message posé sur le corps de la victime, un ordinateur rempli de fichiers à caractère pornographique et, au fond d'un tiroir, la photo de la tombe d'une enfant, autant d'indices qui vont conduire les policiers à remonter dans le passé aussi bien individuel qu'historique, thème récurrent des enquêtes nordiques. Ils vont ainsi exhumer une affaire vieille de quarante ans qui révélera les antécédents de violeur du vieil homme. Mettant à jour des problèmes générationnels et génétiques, le romancier explore les failles et les zones d'ombre d'une société islandaise en apparence lisse et parfaite. Cette enquête a été portée à l'écran par le réalisateur islandais Baltasar Kormákur (Jar City, 2008).

Erlendur, s'il est souvent de mauvaise humeur, n'en est pas moins apprécié comme un sympathique bougon doublé d'un humaniste hanté par ses propres échecs et sa volonté de comprendre le pourquoi des choses. Il est divorcé et, depuis sa séparation qui date d'une vingtaine d'années, il n'a plus jamais adressé la parole à son ex-femme. Il se voit aussi reprocher par ses deux enfants de ne s'être guère occupé d'eux durant leur enfance. Sa fille Eva Lind, qui a flirté avec la délinquance, a sombré dans la toxicomanie. Une addiction qui pose quelques problèmes à son père, notamment dans sa quatrième enquête, La Femme en vert (2001), une des plus réussies et des plus émouvantes. Les trois policiers sont appelés cette fois sur un chantier, après la mise à jour des ossements d'un adulte et d'un nourrisson, enterrés depuis la fin de la Seconde Guerre. Dans le même temps, Eva appelle son père au secours. Enceinte, elle est tombée dans le coma et le bébé ne peut pas être sauvé. Les jours suivants, le commissaire rend visite régulièrement à sa fille hospitalisée et inconsciente. La savoir dans cet état lui donne la force de raconter à Eva le drame qui a traumatisé son enfance : la disparition de son propre frère durant une promenade dans la neige au cours de laquelle ils accompagnaient leur père jusqu'à ce qu'une tempête les sépare.[...]

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Pour citer cet article

Claude MESPLÈDE. INDRIDASON ARNALDUR (1961- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Arnaldur Indridason - crédits : Sophie Bassouls/ Sygma/ Getty Images

Arnaldur Indridason

Autres références

  • POLICIER ROMAN

    • Écrit par Claude MESPLÈDE, Jean TULARD
    • 16 394 mots
    • 14 médias
    ...(Le Cadavre dans la voiture rouge), Arni Thorarinsson (Le Temps de la sorcière), Olafur Johan Olafsson (Absolution) et le plus populaire à ce jour, Arnadur Indridason. Les enquêtes de son commissaire Erlandur dans La Cité des jarres, puis dans La Femme en vert et dans La Voix lui ont valu un succès...

Voir aussi