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ANTHOCÉROTALES

Les Anthocérotales (du grec ἄνθος : fleur, et κέρας : corne, par allusion à la forme des capsules) sont des végétaux appartenant à l'embranchement des Bryophytes. Toujours de petite taille, elles se composent d'un gamétophyte et d'un sporophyte bien distincts par leur morphologie et leur rôle.

Type étudié : Anthoceros punctatus L.

Examinons un spécimen d'A. punctatus et suivons le développement des deux parties qui le constituent.

Le gamétophyte (phase haploïde)

La spore est une petite masse plus ou moins tétraédrique, de 35 à 40 μm de diamètre, unicellulaire, entourée de deux membranes, une endospore et une exospore noire portant de courtes épines. À sa maturité, elle tombe sur le sol. Elle germe par sa face triradiée, émet un tube germinatif qui, à son sommet, va rapidement individualiser un groupe de cellules. Le protonéma est formé. Sa cellule apicale, en se divisant, produit le thalle.

Anthocérotales : spores - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anthocérotales : spores

Anthocérotales : protonéma - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anthocérotales : protonéma

Anthocérotales : thalle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anthocérotales : thalle

Le thalle se présente sous la forme d'une lame couchée sur le substrat, de 5 à 12 mm de diamètre, d'un beau vert sombre, diversement lobée, peu profondément divisée, à symétrie dorsiventrale, plus épaisse au centre que sur la marge, mais ne possédant pas de nervure différenciée. La face dorsale, lisse ou couverte de quelques lamelles, paraît souvent veloutée. La face ventrale, dépourvue d'écailles, porte des rhizoïdes à paroi lisse ou ponctuée à l'intérieur. La section du thalle montre : a) un épiderme supérieur dépourvu de stomates ou de pores ; b) plusieurs assises de cellules parenchymateuses entre lesquelles courent des cellules tubuleuses parallèles à la surface du thalle et remplies de mucilages ; c) un épiderme inférieur très simple.

Anthocérotales : cellules du thalle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anthocérotales : cellules du thalle

Chaque cellule possède un seul gros chloroplaste à structure lamellaire, en forme de coupe relevée sur les bords, et dont le centre, épaissi en lentille biconvexe, renferme un gros pyrénoïde formé de couches disposées en fuseaux et de nature protéique. Autour du pyrénoïde, des grains d'amidon s'organisent en disposition tourbillonnaire. Ce chloroplaste ressemble à celui de certaines Algues (Chlorophycées, Chlamydomonas).

Le thalle croît par la division d'une cellule apicale à quatre faces actives : les deux faces latérales permettent l'accroissement en largeur ; les faces dorsale et ventrale, en se divisant, déterminent l'épaisseur du thalle.

Le thalle monoïque porte les anthéridies (organes mâles) et les archégones (organes femelles). Les anthéridies groupées par deux à cinq dans des cavités d'origine endogène se composent d'une masse sphérique ou ovoïde portée par un pied et renfermant de nombreux anthérocytes qui deviennent des anthérozoïdes biciliés. Les archégones réunis en petit nombre renferment chacun une oosphère.

Le sporophyte (phase diploïde)

Anthocérotales : sporophyte - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anthocérotales : sporophyte

De la fécondation de l'oosphère par l'anthérozoïde résulte un œuf qui s'accroît dans le ventre de l'archégone et devient un embryon. L'embryon va se développer en un jeune sporophyte : sa partie inférieure constituera le suçoir, ou pied, dont les cellules absorberont, dans le thalle, les substances nutritives ; sa partie médiane, méristématique, permettra l'accroissement du sporophyte ; sa partie supérieure donnera la capsule.

Anthocérotales : stomate de l'épiderme de la capsule - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anthocérotales : stomate de l'épiderme de la capsule

La capsule, longue de 2 à 3 cm et dont la base est entourée par un involucre, sorte de manchon appartenant au gamétophyte, comprend de l'extérieur à l'intérieur : d'abord une enveloppe externe chlorophyllienne entourée d'un épiderme portant des stomates ; puis un archesporium, tissu sporogène en forme de dôme ; enfin une columelle, tissu conducteur d'eau servant de soutien à la capsule. Le tissu sporogène produit les cellules mères des spores et les cellules mères des élatères.

Anthocérotales : élatères - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anthocérotales : élatères

Chaque cellule mère de spores se divise et forme une tétrade qui libère quatre spores[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, professeur honoraire au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Pour citer cet article

Suzanne JOVET. ANTHOCÉROTALES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Anthocérotales : spores - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anthocérotales : spores

Anthocérotales : protonéma - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anthocérotales : protonéma

Anthocérotales : cellules du thalle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Anthocérotales : cellules du thalle

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